L’intelligence artificielle (IA) est au cœur d’une révolution technologique porteuse de transformations majeures pour le monde du travail, et pour la société tout entière. La Fonction publique, premier employeur de France, souhaite mettre cette technologie à disposition de ses agents afin de renforcer la qualité de l’accompagnement des administrés.
En 2023, la Direction Interministérielle de la Transformation Publique (DITP) et la Direction Interministérielle du Numérique (Dinum) ont lancé la première expérimentation d’outils d’intelligence artificielle dans les services publics. L’objectif était d’améliorer le taux de réponse ainsi que le délai de traitement des avis et commentaires déposés par les usagers dans le cadre de la fonctionnalité « Je donne mon avis » sur la plateforme « Services Publics + ». Concrètement, l’outil suggérait une réponse et les agents volontaires avaient la possibilité de compléter ou de modifier avant de l’envoyer.
L’expérimentation a été un succès. Au bout de deux mois :
La transformation numérique de la Fonction publique pose un certain nombre de défis, tant du côté des usagers que des agents publics. Ainsi, l’adoption d’une plateforme numérique risquera de susciter des interrogations en termes de sécurité et de confidentialité des données personnelles. Le recours croissant à l’intelligence artificielle pour gérer les demandes peut faire craindre une déshumanisation des services publics, et une perte d’efficacité. Cela peut également conduire les agents à s’interroger sur l’avenir de leur travail. Il est donc essentiel de les informer, les former et les accompagner dans le déploiement de ces outils.
La législation et la réglementation se renforcent pour encadrer ces technologies et leurs usages. Le RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données de 2018) et la loi informatique et libertés (de 1978) protègent les données à caractère personnel des administrés. Le règlement européen sur l’intelligence artificielle entrera en vigueur en 2026. Il pose des exigences fortes en matière de transparence, et distingue les IA selon les risques qu’elles présentent pour la sécurité, la santé, les libertés fondamentales, la démocratie et l’État de droit.
Au sein de l’administration, la Direction générale de l’administration et de la Fonction publique (DGAFP) a publié en juin 2024 un guide stratégique sur l’usage de l’IA. Ce document destiné aux ministères présente les enjeux, les opportunités et les défis de l’intelligence artificielle en matière de gestion des ressources humaines.
Pour se donner les moyens de maîtriser cette technologie, l’État s’est doté de sa propre solution d’intelligence artificielle, développée par la Direction interministérielle du numérique (Dinum). Baptisé Albert, cet outil d’IA générative est « souverain, libre et ouvert, créé par et pour des agents publics ». En avril 2024, Gabriel Attal a souligné que la France était « le premier pays européen à inaugurer une IA 100% souveraine », avant d’annoncer son déploiement au sein des services publics.
Avec cet outil, la Fonction publique souhaite faciliter le travail de ses agents. Albert rédigera une pré-réponse pour chaque demande en ligne, en mentionnant les sources utilisées. Le fonctionnaire s’assurera de sa pertinence avant de valider. Grâce à cet appui, les agents pourront consacrer davantage de temps aux citoyens nécessitant une aide personnalisée. « À l’IA les tâches rébarbatives, et aux agents publics, le lien avec nos concitoyens », a résumé Gabriel Attal. Le Premier ministre a poursuivi : « La révolution de l’IA dans nos services publics ne fait que commencer » […] « Tant et tant d’autres cas d’IA dans nos services publics verront le jour au cours des prochains mois : de la détection des incendies et feux de forêt par drones à la gestion RH des personnels de la Fonction publique ».
Parmi les autres applications prévues on peut citer :
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