Entre 12 et 15 ans, votre enfant gagne en autonomie. Mais, à cet âge-là, les tentations sont nombreuses et mettre de l’argent de côté n’apparaît pas toujours comme une priorité. Comment sensibiliser son enfant aux notions d’argent et d’épargne ?
Huit parents sur dix mettent de l’argent de côté pour leurs enfants. Encore faut-il que ces derniers se sentent suffisamment aguerris pour gérer leurs propres deniers en autonomie. Voici cinq conseils pour accompagner votre progéniture dans la gestion quotidienne de son budget.
1. Maîtriser le vocabulaire de la banque
Certes, jusqu’à leur majorité, les enfants n’ont pas nécessairement besoin d’avoir une connaissance poussée des rouages financiers. Mais il est important de développer l’éducation budgétaire et financière dès 12 ans en définissant les principales notions (livret, découvert, solde, etc.). C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le gouvernement a annoncé, en juillet 2018, l’expérimentation d’un passeport d’éducation financière au collège. Une formation spécifique sera ainsi dispensée à des élèves de 4e.
2. Lister ses dépenses… même si elles sont peu nombreuses
Lorsqu’on a peu de dépenses, il peut paraître prématuré de construire un budget. Pour autant, un réflexe élémentaire consiste à lister ses principales dépenses (habillement, sorties, produits culturels et jeux…). Ce suivi, qui peut être mensuel, permet de se faire une idée du montant de l’épargne disponible. S’il existe de nombreuses applications mobiles dédiées à la gestion de budget, il est aussi possible de recourir aux méthodes traditionnelles. Un cahier, un crayon et deux colonnes « recettes » et « dépenses » : retour à l’essentiel !
3. Anticiper ses prochains achats
Faire ses comptes doit devenir automatique pour votre enfant, peu importe la fréquence choisie. Il est possible de mettre à profit ce rituel pour effectuer un versement ponctuel – chaque mois, chaque trimestre, à chaque anniversaire ou à l’occasion des fêtes de fin d’année – en vue d’une dépense à venir. Epargner permet aussi de mettre de l’argent de côté pour pouvoir un jour « se faire plaisir » en réalisant un achat plus conséquent (vélo, console de jeux…).
4. Définir une fonction pour chaque support d’épargne
Il est fréquent d’ouvrir un support de type livret A dès la naissance. Pourtant, à partir de 12 ans, votre enfant devient aussi éligible au livret jeune. Lorsqu’on dispose de ces deux placements, il peut être intéressant d’affecter le premier aux « achats plaisir » et le second aux « achats de raison » pour isoler une poche dédiée à l’épargne. A chaque euro reçu, votre enfant peut par exemple décider de placer la moitié sur le livret A et l’autre moitié sur le livret jeune. Ce faisant, il s’initie à la stratégie patrimoniale en définissant des objectifs et en choisissant une répartition.
5. Prévoir une épargne de précaution
Enfin, l’éducation financière est une étape de réflexion sur les projets d’avenir. Certes, les plus jeunes peuvent généralement compter sur leurs parents pour faire face aux coups durs. Toutefois, il peut être opportun pour votre enfant de prévoir un « matelas de sécurité » afin de ne pas être en reste au cas où une dépense imprévue se profile (sortie avec les copains au parc d’attraction, voyage de fin d’année à l’école…)
Cet apprentissage n’est pas nécessairement une source de difficulté. Il se construit avant tout sur la durée, débutant avec quelques dizaines d’euros placés sur un livret d’épargne et se poursuivant avec l’ouverture du premier compte bancaire. Il doit permettre à votre enfant d’acquérir les bons réflexes afin de conquérir son autonomie financière.
Sondage YouGov pour Capital Koala, octobre 2018
Crédit photo : sanjeri