Lors de l’épreuve orale d'un concours de la fonction publique, vous ferez face à un jury de trois ou quatre personnes pendant un temps variant de 15 à 25 minutes. L’objectif du jury est de tester votre aptitude à exercer vos futures fonctions. Il cherchera pour cela à évaluer vos connaissances professionnelles, votre culture de l'institution publique, votre capacité à vous intégrer au sein d'une administration et la qualité de votre expression orale.
Il est absolument fondamental de connaître le règlement spécifique au concours. Consultez en amont les sites officiels des organisateurs permet d’identifier les attentes. Préparez-vous sur le long terme. Idéalement commencez votre préparation plusieurs mois à l’avance, en intégrant des révisions régulières sur les sujets clés pour éviter la pression de dernière minute.
L'entretien est loin d’être un interrogatoire ! Le jury reçoit des consignes d'empathie et de bienveillance. Les échanges se déroulent généralement dans un climat cordial. Cette bienveillance n'a pas pour but de vous aider : n'attendez pas d’indication sur l'intérêt de vos propos et de vos réponses aux questions pour vous rassurer.
Généralement, le début de l'entretien est libre et vous permet de vous présenter personnellement et professionnellement. Préparez ce temps fort bien en gardant en tête qu'il s'agit avant tout, pour le jury, de cerner votre profil et votre parcours. Exposez votre état civil, votre cursus de formation, vos fonctions actuelles et votre expérience professionnelle. Soyez clair et précis : cette introduction est l'occasion de prouver votre aptitude à la synthèse. S’il souhaite plus de précisions, le jury pourra vous poser des questions ultérieurement.
Dans tous les cas, évitez la récitation d’un texte écrit au préalable ! Tentez d'être naturel, de rester spontané en adoptant un ton proche de la conversation.
Vous devrez démontrer une bonne gestion de votre temps, de votre stress, et prouver votre aptitude à communiquer en restant cohérent. Efforcez-vous de rester calme tout au long de l’entretien. Il s'agit d'établir et de conserver la « bonne distance » avec les différents membres du jury.
Vous redoutez l’exercice ? Entraînez-vous à voix haute. Filmez-vous en vidéo en sollicitant votre entourage familial, amical ou avec des collègues. Testez votre discours, lancez le débat sur vos forces et faiblesses. Vous pouvez également avoir recours au coaching. Des plateformes spécialisées comme Carrières Publiques proposent des simulations payantes d’entretien téléphonique avec des jurés. Un débriefing est prévu à l'issue de cet entraînement, pour vous aider à progresser.
De nombreux candidats se succèdent devant le jury. Les tics de langage, le « franglais », les tournures de phrases trop familières, les imprécisions, les exagérations sur le parcours personnel ou un excès de volubilité peuvent rapidement lasser le jury.
Obligez-vous à vous exprimer clairement en ralentissant autant que possible le rythme de votre élocution, et en articulant. Si vous êtes anxieux, retenez que le temps ne passera pas plus vite si vous parlez vite !
Le jury appréciera l’entretien dans sa globalité. Il souhaite cerner vos motivations, vos capacités à exercer des missions nouvelles. Montrez votre aptitude à les remplir s’avère déterminant.
Vous avez le droit de ne pas tout savoir. Un acronyme ou un sigle vous arrête ? Vous n’avez pas compris une question ? Savoir reconnaître ses lacunes est une qualité, et montrer une volonté d’apprendre constitue un atout. Le jury appréciera. En cas de remise en cause d’une affirmation dont vous êtes absolument certain, argumentez posément. Votre attitude face à l'adversité lui permettra de juger de votre maturité professionnelle.
Pour les postes d’encadrement, le jury teste votre capacité d’écoute et de dialogue. Mais aussi votre fermeté. Attendez-vous à des questions sur le management et les relations entre collègues. Avec des questions pièges pour mesurer votre ténacité et votre capacité à résister à la pression.
Certains membres du jury peuvent même jouer les provocateurs avec des questions sur des sujets difficiles ou sensibles pour tester vos réactions. Parmi leurs thèmes possibles : les privilèges des fonctionnaires, le statut des contractuels, la place des femmes ou les modes de management… Dans tous les cas, la bonne attitude consiste à répondre avec calme et à garder le contrôle.
Restez vous-même : vous pouvez éviter le registre du « politiquement correct », mais présentez vos arguments de façon posée et rationnelle. Une opinion originale peut constituer un atout. Cela peut aussi être une arme à double tranchant : évaluez le risque avant de vous engager.
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