L’été, une période propice pour les travaux
En 2018, la loi ELAN, loi pour l’évolution du logement, de l'aménagement et du numérique, a fixé des objectifs de réduction de la consommation énergétique des bâtiments tertiaires ambitieux : de 40 % d’ici 2030 et de 60 % d’ici 2050. Les écoles représentant 30 % de la dépense énergétique des communes, c’est sur ces bâtiments qu’ils sont amenés à concentrer leurs efforts en matière de travaux. Les collectivités locales, communes, départements ou régions, profitent généralement de la période estivale pour réaliser des travaux dans les bâtiments : isolation, peinture, rénovation des cours de récréation, installation d’équipements, rénovation de sanitaires, de cantines scolaires… autant de chantiers privilégiés pendant l’été pour ne pas déranger le travail des élèves et de leurs professeurs pendant le temps scolaire. Cela permet également à ces derniers de retrouver un établissement agréable et de nouveaux équipements au moment de la rentrée. A Paris, plus de 400 opérations ont été réalisées l’été dernier dans les écoles et les collèges de la ville : ouverture d’une nouvelle école (l’école Jean Simon dans le 13e arrondissement), installation de plusieurs cours de récréation “oasis” végétalisées, collège rénové et agrandi, avec l’aménagement d’un nouveau gymnase (au collège Utrillo dans le 18e arrondissement)…
La période estivale représente un moment propice pour l’installation de nouveaux équipements sportifs, de salles de musique ou encore d’espaces de restauration, qui permettent l’épanouissement des élèves au quotidien. Notamment quand il s’agit de travaux plus dangereux pour le public. Dans le Lot, des travaux ont été effectués, d’autres ont démarré et se poursuivront pendant l’année scolaire. C’est le cas du nouvel espace de restauration du collège de Gramat, qui sera rénové pour un montant de 1,8 million d’euros. Le désamiantage du bâtiment a ainsi été effectué l’été, ce qui a permis d’éviter le contact avec le personnel et les élèves du collège.
La rénovation thermique, une priorité
Il s’agit d’un chantier d’envergure pour toutes les collectivités, qu’il s'agisse des régions pour les lycées, des départements pour les collèges ou des écoles pour les communes et communautés de communes. Cela s’inscrit dans les objectifs de la loi ÉLAN, mais aussi dans le cadre du Plan d’investissement du gouvernement de 2018, qui mobilise 3 milliards d’euros pour la rénovation énergétique à destination des collectivités territoriales.
Les travaux réalisés cet été 2022 dans de nombreux établissements permettent en outre de réduire la facture énergétique des collectivités, à l’heure où les coûts de l’énergie ont fortement augmenté. Dans les Hautes-Pyrénées, le conseil départemental est engagé depuis plusieurs années dans la rénovation de ses collèges avec des travaux importants d’isolation et de transformation (5,7 millions d’euros dépensés en 2022 pour ces différents chantiers). Comme au collège Desaix à Tarbes où a été effectué un forage géothermique et un remplacement des chaudières à gaz par des pompes à chaleur… une installation plus économique et plus écologique, avec à la clé une réduction de la facture énergétique.
Cours de récréation : les écoles passent au vert
Face au dérèglement climatique et aux vagues de canicule plus intenses et répétées, des collectivités ont démarré des chantiers de débitumisation et de renaturation des cours de récréation. Elles répondent aussi aux objectifs de la Loi climat et résilience de 2021 qui souhaite “ancrer l’écologie dans notre quotidien : dans nos services publics, dans l’éducation de nos enfants, dans notre urbanisme, dans nos déplacements, dans nos modes de consommation, dans notre justice.” Il s’agit bien d’accélérer la transition écologique dans tous les domaines, notamment à l’école avec une meilleure éducation à l’environnement.
C’est à la fois dans ce cadre pédagogique, mais aussi de rénovation thermique, que les collectivités se sont emparées de ce sujet. Longtemps goudronnées, sans aucun brin d’herbe, les cours de récréation traditionnelles ne permettaient plus d’accueillir les élèves en cas de fortes chaleurs. L’apport de végétaux, d’arbres notamment pour l’ombre, mais aussi le simple fait de changer les sols (par des copeaux de bois, des revêtements qui absorbent moins la chaleur…) apporte immédiatement de la fraîcheur à ces espaces pensés avec et pour les élèves.
Dans la métropole de Lille, l’ensemble des cours de récréation des 79 écoles lilloises ont été végétalisées en 2020 puis, en 2021, avec des plantations d’arbres et d’arbustes, des bacs fleuris, des potagers, des hôtels à insectes… C’est à présent un tiers de la surface des cours de récréation qui est végétalisé. Ces îlots de fraîcheur favorisent également la biodiversité dans ces espaces le plus souvent situés en pleine ville. Enfin, il y a également un intérêt pédagogique à cette végétalisation, ce qui répond parfaitement aux objectifs d’améliorer l’éducation à l’environnement dans le milieu scolaire.