Faire évoluer les méthodes pédagogiques classiques, une nécessité
La société évolue, les élèves d’aujourd’hui sont différents de ceux d’il y a cinquante ans. L’école doit donc s’adapter à ces évolutions et aux profils variés au sein d’établissements partout en France. Le milieu scolaire est, dès le plus jeune âge des élèves, confronté au développement d’un monde numérique, ultra-connecté où l’information est à portée de clic en quelques secondes.
L’innovation pédagogique vise essentiellement à améliorer la qualité des apprentissages et le développement du bien-être des élèves. Il s’agit de leur porter une attention particulière, quels que soient les outils ou le matériel utilisés pour les stimuler et les amener à apprendre de manière différente. Le site Eduscol, par exemple, considère l’innovation comme un « levier de transformation des pratiques pédagogiques au service des apprentissages des élèves ». Toutefois, les nouvelles pratiques pédagogiques ne se résument pas à l’intégration du numérique dans les salles de classe.
Depuis de nombreuses années en France, les méthodes dites actives, favorisant l’autonomie de l’élève ont le vent en poupe. Ces méthodes, inspirées de pédagogues comme Célestin Freinet, Rudolf Steiner et bien sûr de la célèbre médecin italienne Maria Montessori, influencent, depuis un siècle environ, l’école française. Elles ont connu un véritable regain ces dernières années, grâce à Céline Alvarez, enseignante et chercheuse qui a expérimenté dans sa classe de Gennevilliers une méthode mêlant les dernières avancées des neurosciences et la méthode de Maria Montessori. Ces pédagogies actives prônent le mélange des âges, les activités autonomes et la progression individuelle de chaque enfant amené à évoluer et travailler à son rythme. Maria Montessori mettait l’autonomie de l’enfant au cœur de son projet éducatif à travers l’utilisation de matériels sensoriels en bois ou en tissu. Dans ce contexte, l’enfant pouvait tout manipuler et toucher à l’envi, pour intégrer les premiers concepts mathématiques, la lecture puis l’écriture.
Le point d’ancrage consiste à mettre l’enfant en activité, le rendre actif plutôt que passif, et que les enseignants puissent individualiser les parcours et rendre les élèves plus actifs. A la clef : une meilleure inclusion de tous les profils d’élèves, y compris les profils les plus atypiques (élèves ayant un trouble dys (dyslexie, dysorthographie…), en situation de handicap ou à haut potentiel intellectuel. La méthode dite de « classe inversée », inventée dans les années 1990 à Harvard, est un bon exemple de pédagogie active. Plutôt privilégiée au collège et au lycée, celle-ci préconise l’étude des cours et leçons uniquement à la maison (notamment avec des vidéos), et la pratique des exercices en classe, en petits groupes, avec le professeur. Il s’agit de mettre l’accent sur l’entrainement en classe et de motiver les élèves par des cours plus dynamiques et participatifs.
Pédagogie inversée : Des écoles publiques pionnières en France
L’école primaire publique de Saint-Cyr, en Haute Vienne, s’est lancée dans la mise en place de dispositifs innovants. Les enseignants ont décidé de supprimer les niveaux de classe pour former à la place des groupes d’élèves en fonction de leur niveau et de leurs compétences. Accompagnée par le « 110 bis, le lab’ d’innovation » de l’Académie de Limoges, l’équipe enseignante porte ce projet novateur depuis l’an dernier et a reçu le label « Innovation » pour la rentrée de septembre 2021. Cette abolition des niveaux de classe classiques est un changement complet pour le monde scolaire et elle pourrait servir de modèle à d’autres écoles de l’Académie. « L’école s’adapte aux élèves et non l’inverse. Ils avancent à leur rythme. » souligne la directrice de l’école de Saint-Cyr.