Présentation de la chaire « Résilience et Leadership » et ses objectifs
Portée par l’École navale, la Chaire « Résilience et Leadership » a vu le jour grâce au soutien de l’Université de Bretagne Occidentale (UBO), de l’université Rennes 1 et celui de la Banque Française Mutualiste. La Chaire est animée par la Maître de conférences Sophie Le Bris, fondatrice titulaire de la Chaire et Denis Le Maître, enseignant-chercheur (HDR) et cotitulaire de la Chaire.
L’un des objectifs de la Chaire « Résilience et Leadership » est de développer un outil pour évaluer la capacité d’adaptation des organisations et les aider à trouver des solutions adéquates. Son projet est d’approfondir cette adaptation sous l’angle du leadership face à des problématiques organisationnelles et humaines. Les domaines traités sont vastes : militaire, civil, industrie de la défense, maritime, entrepreneurial…
L’édition 2022, portait sur deux thématiques : « L'expérience du leadership au féminin : une particularité ? » et « Quel leadership en contexte extrême ? »
Paroles aux intervenants et aux participants
- Rencontre avec Véronique Soubelet, vice-présidente de la Fédération Nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSP), colonelle pharmacien au sein du SDIS 33, qui a évoqué à travers son intervention, le leadership et la résilience en condition extrême en lien avec le milieu des sapeurs-pompiers et la gestion managériale de la crise Covid-19.
Concernant les différences entre les femmes et les hommes en termes de leadership, elle retient : « Dans les idées reçues et au sein d’une société archétypée, les hommes et les femmes sont égaux, pourtant, l’organisation sociale nous caractérise. Les qualités managériales d’une femme et d’un homme sont différenciées par l’organisation et l’éducation. Une des qualités féminines, dans notre mode de management est l’anticipation : on impose aux femmes d’être multitâche, ce qui les oblige à faire preuve de projection. Quand les femmes se retrouvent en position de leadership, elles ont cette capacité, a contrario des hommes, à devancer les événements. Cependant, quel que soit le genre, chaque personne possède des valeurs et des caractéristiques qui se développent. Suivant les postes occupés, elles évoluent dans son nouveau mode de management et de leadership. ».
- Rencontre avec Laura Asi-Natiran, doctorante en sciences de gestion au sein de la Chaire « Résilience et LeaderShip ». Elle effectue une thèse sur la création d’un outil de diagnostic de la capacité de résilience organisationnelle et étudie en particulier les organisations qui opèrent dans des contextes dits extrêmes (militaire, hospitalier, secours).
Dans ses recherches, Laura Asi-Natiran adopte une perspective multi-niveaux lorsqu’elle étudie la résilience dans une équipe organisationnelle, par une analyse de la résilience individuelle, collective et organisationnelle.
Pour Laura Asi-Natiran, le leader garde le cap et fait adhérer son équipe à la vision, il inspire et amène son équipe à toujours s'améliorer et en situation de crise, il est « un absorbeur de stress et un diffuseur d’énergie ». Selon elle, la force des échanges sur le leadership féminin a été de montrer qu'il n’y a pas de genre dans le leadership. D'après elle, « le témoignage du Lieutenant de Vaisseau Milliotte résume bien cette idée lorsqu'elle a dit qu'en situation de crise, on se tourne vers le leader, que ce soit une femme ou un homme ».
Enfin, pour elle, l’intervention de la colonelle Véronique Soubelet a permis de rappeler l'importance de « décloisonner davantage l'analyse de la résilience, avec l'évocation du rôle primordial des pompiers pour la résilience de la famille des victimes. Cela donne un autre regard sur la résilience en prenant en compte l’ensemble des parties prenantes. »
- Rencontre avec Lara Poitrin, Doctorante en science de gestion au sein de la Chaire « Résilience et LeaderShip » dont les recherches portent sur l’analyse du leadership dans les équipes médicales.
Lara Poitrin complète les précédents propos : « Au regard de mes travaux dans le domaine médical, je n’observe pas de différence de leadership entre les genres. Par contre, l’intervention sur le leadership au féminin a mis en avant la question de l’application de quotas en matière de parité, qui même s’ils sont très utiles comportent aussi un effet inverse, car ils peuvent plafonner le nombre de femmes dans certains milieux ».
Elle décrit aussi ses travaux : « Ils portent sur la prise de décision et le leadership en situation d’urgence dans les équipes médicales multidisciplinaires (anesthésistes, réanimateurs, …). Mon objectif est de trouver des outils pour s’organiser au mieux et être efficace rapidement pour gérer un nouvel environnement et de nouvelles façons de travailler. Par exemple, nous observons l’importance du positionnement dans l’espace des membres du personnel dans une salle d’opération et ses conséquences sur la délégation des tâches. Aussi, nous cherchons à évaluer le critère de l’ancienneté dans le cadre d’une collaboration entre le personnel qui impacte la création d’automatismes et la fluidité dans la manière de travailler ; ce qui peut aussi engendrer des erreurs. »