Institut National du Service public (INSP) : la nouvelle voie royale
L’École Nationale de l'administration (ENA) est morte, vive l’Institut National du Service Public (INSP). Le président de la République Emmanuel Macron, a, en effet, décidé la suppression de l’École Nationale d’Administration (ENA), longtemps considérée comme la voie royale pour quiconque souhaitait devenir haut fonctionnaire mais vivement critiquée ces dernières années. L’École Nationale d’Administration (ENA) devient donc l’Institut National du Service Public (INSP). Au-delà du changement de nom, la nouvelle école de formation des élites administratives a pour mission de diversifier les profils recrutés au sein de ses formations.
Auparavant, l’accès à l’École Nationale d’Administration (ENA) se faisait sur concours, à niveau bac+3 ou Master, ou par concours interne pour les agents du secteur public disposant de quatre ans d’expérience professionnelle. Ces deux modalités d’accès sont toujours valables pour entrer à l’Institut National du Service Public (INSP). En complément, d’autres voies d’accès, considérées comme plus démocratiques, ont été créées afin de diversifier les profils des étudiants de l’Institut National du Service Public (INSP).
Ainsi, un concours externe, baptisé “Talents”, a été créé. Il est ouvert aux étudiants boursiers les plus méritants, ainsi qu’aux demandeurs d’emploi issus d’une classe préparatoire labellisée “Talents du service public”. Un autre concours externe a été introduit, destiné aux titulaires d’un doctorat (bac+8). Chaque année, l’Institut National du Service Public (INSP) désigne une spécialité permettant de tenter le “concours docteurs”. En 2022, ce sont les docteurs en “sciences de la matière et de l’ingénieur” qui sont ainsi invités à se présenter au concours externe.
Les métiers préparés à l’Institut National du Service Public (INSP) sont des métiers dits de “hauts-fonctionnaires”. Qu’ils s’inscrivent dans la Fonction publique d’Etat, hospitalière ou bien territoriale, ceux-ci sont en général des métiers d’encadrement fortement qualifiés. En voici quelques exemples :
- Administrateur civil
- Directeur de cabinet de Préfet ou Sous-Préfet d'arrondissement
- Auditeur au Conseil d'État
- Auditeur à la Cour des comptes
- Conseiller de Tribunal administratif et de Cour administrative d'appel
- Conseiller de Chambre régionale des comptes
- Conseiller des Affaires étrangères
- Inspecteur de deuxième classe à l'Inspection générale des finances
- Inspecteur de deuxième classe à l'Inspection générale de l'administration
- Inspecteur de deuxième classe à l'Inspection générale des affaires sociales
- Administrateur de la ville de Paris
Fonction publique : Les concours d’accès toujours d’actualité
Souvent nommées “écoles de la Fonction publique”, les Instituts de Préparation à l’Administration Générale (IPAG) et Centres de Préparation à l’Administration Générale (CPAG) se préparent depuis 30 ans aux concours d’accès à la Fonction publique. Les premiers sont rattachés aux universités et les seconds sont, eux, rattachés aux Instituts d’Études Politiques (IEP ou “sciences-po”).
Les Instituts de Préparation à l’Administration Générale (IPAG) et les Centres de Préparation à l’Administration Générale (CPAG), qui sont au nombre de 26 en France, forment leurs étudiants aux différents concours d’accès aux trois Fonctions publiques et aux trois niveaux de concours, qui donnent accès à des emplois de niveaux différents :
- Catégorie A : postes de cadre supérieur de la Fonction publique (attaché, inspecteur, commissaire, magistrat, directeur d’hôpital…)
- Catégorie B : emplois de cadres moyens (secrétaire administratif, contrôleur…)
- Catégorie C : emplois d’exécution (adjoint administratif, secrétaire, assistant de direction…)
Les concours d’administration générale sont très variés, et donnent eux-mêmes accès à des métiers encore plus diversifiés (un même concours peut conduire à plusieurs professions différentes). À noter que la réussite aux concours de la Fonction publique donne accès à des postes de fonctionnaires titulaires (et non contractuels), qui sont en général plus protecteurs et mieux rémunérés.
Développement de l’apprentissage et de l’alternance dans la Fonction publique
Dans le même temps, les recrutements dans la Fonction publique d’étudiants issus de formations par alternance et par apprentissage se sont fortement développés ces dernières années. Ces formations sont souvent plus concrètes et plus professionnalisantes que celles citées plus tôt. Entre 2017 et 2021, le nombre d’apprentis recrutés dans les trois Fonctions publiques (État, collectivités locales, hôpitaux) est passé de 13 000 à 24 800.
Ces formations débouchent sur des diplômes allant du CAP au Bac+5. Les étudiants alternent entre périodes de formation (centre d’apprentissage ou université) et formation professionnelle (ministères, Fonction publique hospitalière, Fonction publique territoriale…). Ils sont aussi rémunérés pendant leur période de formation.