Les municipalités sont en première ligne pour organiser la mobilité douce. Mise en place de plateformes numériques, aménagement de voies de circulation dédiées : le point sur les différentes initiatives.
Recyclage, bâtiments responsables, optimisation des réseaux d’énergie : les villes concentrent quelques-uns des principaux aspects de la protection de l’environnement. Parmi eux, les transports verts qui transforment le cadre urbain en ville durable ou smart city.
De multiples manières de se déplacer… sans polluer
On parle aussi de « mobilité durable » ou « mobilité douce » pour désigner ces modes de transport qui permettent de se déplacer tout en minimisant ses émissions de CO2. On peut les regrouper en deux catégories :
D’une part, les transports non motorisés qui recouvrent la marche à pied, bien sûr, mais aussi les vélos, trottinettes… L’électrification rend ces moyens de transport accessibles au plus grand nombre. En 2017, les ventes de vélos électriques en France ont par exemple progressé de 90%, passant ainsi de 134 000 à 255 000 unités vendus.
D’autre part, les transports fonctionnant à l’énergie fossile et tendant à devenir de plus en plus respectueux de l’environnement, qu’ils soient collectifs (bus, tramway, navettes fluviales…) ou individuels (voiture, scooter…). Moteurs hybrides ou 100% électriques, multimodalité (présence de plusieurs modes de transport différents entre deux lieux) : de nombreuses stratégies sont développées par les communes.
Les communes à la manœuvre… grâce au digital
Les municipalités sont en effet en première ligne pour organiser la mobilité douce. Non seulement elles mettent en place des subventions à l’achat de véhicules propres, mais en plus elles sont nombreuses à installer une gouvernance dédiée. Les villes françaises ont d’ailleurs une longueur d’avance dans ce domaine : Paris et Lyon figurent dans le top 15 des villes les plus performantes en termes de mobilité durable.
Cette politique de mobilité durable passe par l’interdiction progressive des modes de transports les plus polluants (péages urbains, systèmes de vignettes, circulation alternée lors des pics de pollution…). Elle passe aussi par le développement de nouvelles habitudes de transport chez les usagers. Création de flottes de véhicules électriques partagés, mise en place de plateformes de covoiturage avec parkings dédiés aux vélos, développement d’un pôle multimodal de transports en commun (tramway, métro, bus et halte ferroviaire TER), introduction du transport à la demande : les initiatives sont aussi nombreuses que variées.
Un rapport du Conseil économique, social et environnemental (Cese) publié en 2015 souligne l’importance du numérique dans ce changement de paradigme. D’un côté, le numérique contribue à optimiser les transports collectifs (fluidification du trafic, meilleur accès à l’information permettant d’organiser de bout en bout le trajet et en alliant différents types de transports…). De l’autre, il favorise la rencontre entre les utilisateurs (sites web, forums, applications mobiles…). Là encore, le rôle des communes dans l’émergence de plateformes locales de services est indispensable. « Au-delà des actions d’information et de facilitation, tel l’aménagement d’aires de covoiturage, de plus en plus de collectivités locales s’impliquent dans l’organisation du covoiturage, souvent vu comme un élément de l’intermodalité, au service de leurs administrés. », constate ainsi le Cese.
Les voies de circulation, le chantier de demain
Si le numérique constitue un chantier en soi, d’autres problématiques terrain sont tout aussi importantes. Ainsi, celle des voies de circulation, qui suppose de repenser en profondeur l’espace urbain et la physionomie des villes. À l’occasion de la présentation de ses mesures en faveur de la mobilité propre et de la qualité de l'air, en juillet 2018, l’État s’est engagé à accompagner les collectivités dans la mise en place de voies de circulation dédiées aux transports en commun ou au covoiturage.
Une annonce qui montre combien le développement de la mobilité douce est un chantier de grande ampleur, appelant une approche partenariale entre les différents niveaux de décision. Le même constat prévaut à l’échelle des États. Ce type de mobilité est un phénomène mondial qui va continuer à se développer et que les communes doivent continuer à anticiper et préparer.
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