Les filières d’apprentissage pour rejoindre la Fonction publique

Longtemps associé aux métiers de l’artisanat et du commerce, l’apprentissage s’est étendu ces dernières années à d’autres secteurs professionnels, comme les métiers de l’administration. Un phénomène qui prend de l’ampleur, particulièrement dans la Fonction publique territoriale, avec la création de nombreuses formations en alternance.

Entre 2017 et 2021, le nombre d’apprentis dans les trois versants de la Fonction publique est ainsi passé de 13 000 à 24 800. Assistant de gestion administrative, secrétaire de mairie, contrôleur de gestion, gestionnaire des achats, comptable… Autant de métiers indispensables au bon fonctionnement des administrations territoriales, qui ont longtemps été réservés aux seuls fonctionnaires titulaires, ayant accédé à leur poste par la voie des concours de la Fonction publique territoriale. 

Mais depuis plusieurs années, l’Etat souhaite diversifier les voies d’accès à la Fonction publique, et soutient d’autres filières de formation que les instituts accessibles sur concours. Parmi elles, les filières en alternance ou en apprentissage, lors desquelles les étudiants alternent entre période de formation théorique en université ou en centre de formation (CFA), et période de formation professionnelle, au sein de l’administration qui les emploie. 

Ces nouvelles formations en alternance enseignent à leurs étudiants toutes les matières indispensables aux futurs agents territoriaux comme l’urbanisme ou le droit public. Cet enseignement est complété par d’autres modules plus récents, comme la transition écologique, ou encore la déontologie sur les réseaux sociaux, qui sont notamment dispensés aux étudiants de la licence professionnelle des métiers des administrations et des collectivités qui a récemment ouvert à Saint-Etienne (voir l’interview ci-dessous). 

Formation : La voie de l’alternance dans la Fonction publique offre de nombreux avantages

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La solution de l’alternance a de nombreux avantages, du côté des étudiants comme du côté des employeurs. Côté étudiant, elle leur permet de se former rapidement et efficacement, avec une observation “de l’intérieur” du métier qu’ils préparent. En outre, les étudiants perçoivent une rémunération à la hauteur de leur progression dans le cycle de formation. Elle permet aux jeunes les moins privilégiés de continuer leurs études et de pouvoir prétendre à des emplois qualifiés à terme. Côté collectivité, l’alternance permet l’arrivée de nouvelles recrues motivées à moindre frais, la formation étant bien souvent financée par le Centre National de la Fonction Publique Territoriale (CNFPT). La collectivité peut par ailleurs financer elle-même l’alternance si elle ne souhaite pas l’aide du CNFPT. 

À l’issue de la période de formation, les étudiants peuvent se voir proposer un poste administratif accessible sans concours. Une formation efficace, puisque selon les statistiques, plus de 7 apprentis sur 10 sont en poste moins d’un an après leur qualification. Les étudiants ont par ailleurs la possibilité de passer le concours de la Fonction publique territoriale. Une grande partie de ces concours étant désormais accessible sur dossier, une expérience concrète en administration est un argument puissant pour convaincre les jurys de sélection. 

Zoom sur la licence professionnelle des métiers des administrations et des collectivités, à Saint-Etienne

3 questions à Chloé Pros-Phalippon, co-directrice de la licence professionnelle des métiers des administrations et des collectivités à l’université de Saint-Etienne

Pourquoi avoir créé la Licence professionnelle des métiers des administrations et des collectivités, à Saint-Etienne ?
Au départ, la première motivation était de diversifier l’offre de formation et de fournir, aux étudiants de notre région souhaitant entrer dans l’administration, toutes les connaissances théoriques et techniques nécessaires. Mais nous répondons également aux besoins des administrations elles-mêmes, qui veulent dynamiser leur politique de ressources humaines et diversifier leurs moyens de recrutement.

Entrer dans l’administration par l’alternance reste assez rare en comparaison avec l’accès par concours…
Ce mode de recrutement dans le public n’est pas encore aussi commun que dans le secteur privé. Même si l’idée fait son chemin au sein des services des ressources humaines, cela n’est pas encore complètement dans leur culture. Souvent, et notamment dans les petites communes, il y a un manque de connaissance sur la possibilité de former des étudiants, et sur les moyens de financer cette formation. Aujourd’hui, pour les contrats signés à partir du 1er janvier 2022, les frais de formation peuvent être pris en charge à 100 %, via le Centre National de la Fonction Publique Territoriale (CNFPT).

Les étudiants que vous formez peuvent également se préparer aux concours de la Fonction publique…
Oui, le concours leur permet, à terme, d’être titulaire. À l'issue de la Licence professionnelle, les étudiants peuvent envisager soit un recrutement contractuel, soit de présenter des concours s'ils veulent devenir fonctionnaires.

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