Alain est fonctionnaire à la communauté urbaine de Caen. Il y a 10 ans, son fils a subi une greffe de rein alors qu’il n’avait que trois ans. Pour sensibiliser le grand public au don d’organes, Alain s’est lancé dans une incroyable aventure : la course du Cœur.
Créée en 1987 par le professeur Cabrol, la course du Cœur sensibilise le grand public au don d'organes à travers une aventure humaine et sportive pour le moins originale : pendant 4 jours et 4 nuits, 26 équipes de 14 coureurs issus de grandes entreprises parcourent à pied, à vélo, en roller et même en canoë près de 800 kilomètres entre Paris et Les Arcs. Un défi fou organisé par l’association Trans-Forme qui, depuis 30 ans, œuvre pour la réhabilitation des transplantés et des dialysés par l'activité physique et sportive.
Un projet né dans un hôpital
« C’est dans les couloirs d’un hôpital que j’ai entendu parler de cette course » raconte Alain, 52 ans, employé à la communauté urbaine de Caen depuis plus de 20 ans où il est responsable des services techniques. Et de poursuivre : « Mon fils a bénéficié d’une greffe de rein à l’âge de 3 ans. S’il se porte aujourd’hui à merveille, il doit tout de même se rendre régulièrement à l’hôpital Necker, à Paris, pour y être suivi. » L’occasion pour Alain d’échanger avec de nombreux médecins qui lui ont fait connaître la Course du cœur. En revanche, l’idée d’y participer, c’est son néphrologue qui la lui a soufflée. « Pour lutter contre mes petits problèmes d’hypertension, il m’a recommandé de pratiquer la course à pied. Je me suis donc inscrit à l'Association Sportive des Agents Territoriaux de Caen la mer (ASAT). Quelques mois plus tard, il m’a convaincu de tenter l’aventure ! »
Un soutien indéfectible de la Ville de Caen et de la Communauté urbaine Caen-la-Mer
Emballé, Alain présente son projet à ses camarades d’entraînement. « Ils ont tout de suite adhéré » explique-t-il. Ne reste alors « plus » qu’à réunir 19 000 €, les frais d’inscription reversés à Trans-Forme et qui couvrent toutes les activités organisées durant les 4 jours de l'événement ainsi que les coûts organisationnels (assurances, structure médicale mobile, hébergements, nourriture, etc.). « Ça nous a pris deux ans. En tout, nous sommes allés démarcher plus de 150 entreprises de la région. Heureusement, on a aussi pu compter sur l’aide de la Ville de Caen et de la Communauté urbaine Caen-la-Mer. Elles ont mis des salles à notre disposition pour que nous puissions organiser des lotos et de soirées dansantes. Cela nous a permis de compléter le budget. » En parallèle, le service de communication de la Ville de Caen décide lui aussi de s’investir. « Ils nous ont fait une petite vidéo pour présenter notre projet. Grâce au soutien de la mairie, elle a été diffusée au stade d’Ornano (l’enceinte où évolue le club de football de Caen, NDLR) un soir de match ! »
« Un truc de fou ! »
Des efforts cumulés qui ont fini par payer : le 27 mars dernier, Alain et son équipe ont pu prendre le départ de la Course du cœur au côté de grandes entreprises telles que Total, Dassault, Natixis, Renault… « Un truc de fou ! » résume-t-il. « Nous avons traversé plus de 200 communes où, à chaque fois, nous avons été accueillis comme des rois ! L’ambiance était littéralement magique. Et puis nous étions tous là pour faire un passer un message : le don d’organes, ça marche. Tout le monde peut donner la vie ! »
Présent au départ et à l’arrivée de la course, le fils d’Alain s’est dit très fier de son papa qui rêve déjà de prendre le départ de la prochaine édition de la Course du cœur. « En France, 24 000 patients sont actuellement en attente d’une greffe. Le combat est loin d’être terminé » conclut-il.
Crédits photo : Julien Pignol