La Banque Française Mutualiste est partenaire de l’Association Villes Internet, qui rassemble des élus et des acteurs locaux pour accompagner le déploiement des politiques publiques numériques. Médéric Monestier, Directeur Général de la Banque Française Mutualiste (BFM) est revenu sur les raisons de cet engagement à l’occasion de la journée nationale du numérique citoyen, organisée par Villes Internet, le 8 février dernier.
Quels sont les enjeux de la journée nationale du numérique citoyen ?
L’Association Villes Internet attribue depuis 1998 un label unique en Europe, le label national « Territoires, Villes et Villages Internet ». Cette distinction récompense chaque année 200 territoires, villes et villages pour leur politique citoyenne en matière de déploiement des technologies de l'information et de la communication. Cette journée nationale de rencontres donne l’occasion de débattre autour de la transformation digitale des collectivités. Tous les usages du numérique pour la vie municipale et la gestion locale sont pris en compte : actions pour le numérique à l’école, simplification administrative, accessibilité des services pour tous…
Pourquoi est-ce important pour la Banque Française Mutualiste de participer à cette réflexion sur la numérisation de la vie publique ?
Cette réflexion a une analogie très forte avec nos actions. En effet, l’une de nos missions consiste à comprendre l’évolution des métiers des agents de la Fonction publique, et la transition numérique en fait pleinement partie. Aujourd’hui, de nombreux agents sont contraints de vivre dans les grandes agglomérations alors qu’ils n’arrivent souvent plus à s’y loger. Demain, la transformation numérique permettra peut-être une meilleure répartition des agents sur le territoire avec le télétravail ou encore avec la dématérialisation des prestations administratives d’état civil que l’agent pourra piloter à distance.
Nous sommes là pour accompagner ces changements : par exemple, une mobilité professionnelle est souvent synonyme d’un déménagement qui entraînera peut-être la location d’un utilitaire, la souscription d’une nouvelle assurance habitation ou d’un crédit immobilier. D’autre part, le télétravail pourra induire un crédit à la consommation afin d’équiper son domicile en moyens numériques, etc.
C’est notre proximité et notre connaissance des contraintes professionnelles des agents qui fait notre légitimité et nous permet de personnaliser nos offres.
Quelles sont les perspectives portées par cette révolution digitale ?
Il y a d’abord un enjeu de rééquilibrage des territoires, une tendance de fond qui pourra redonner de l’attrait à la ruralité et à la vie à la campagne. L’autre perspective, c’est la hausse de la qualité du service rendu par les collectivités locales, grâce à la démultiplication des moyens : le numérique permet de toucher plus d’usagers, à une plus grande distance et à toute heure du jour et de la nuit.
Avec les services en ligne, les mairies seront bientôt ouvertes 24h/24… Il s’agit d’un bouleversement majeur qui soulève de nombreuses questions : quels sens les agents donneront-ils à leur travail s’ils ne voient plus personne ? quid de la vie locale ? Comment maintenir cette proximité des agents de la Fonction publique avec les usagers ? Nous sommes fiers de participer à cette réflexion fondamentale, d’autant plus qu’elle nous concerne directement : la vague de digitalisation actuelle nous impacte, au même titre que beaucoup d’acteurs de la finance. Si demain nous ne voyons plus physiquement nos clients dans nos agences, nous devrons totalement repenser notre fonctionnement.