1.Quels sont les fondements actuels de notre système de retraite ?
Notre système d'assurance retraite peut apparaitre comme complexe, mais sa philosophie repose sur une représentation pyramidale plus simple à comprendre qui additionne la retraite de base, la complémentaire obligatoire et la retraite. Ainsi, la retraite repose sur trois piliers :
- Le premier pilier correspond au régime de base légalement obligatoire. C'est le minimum de solidarité pour tous, qui est assuré par la CNAV.
- Le second pilier est un régime complémentaire légalement obligatoire, géré par les partenaires sociaux tels que l'Agirc-arrco.
- Le troisième pilier est une forme d'épargne retraite, collective ou individuelle, facultative. Il s’agit d’un effort volontaire pour toute personne qui souhaite compléter son revenu.
Parmi ces fondements que l’on pourrait qualifier de base, quelques nuances demeurent. En France, on ne compte pas moins de 40 régimes différents qui interviennent dans le monde de la retraite. Les fonctionnaires, par exemple, ne rentrent pas dans le schéma cité.
2. Comment Préfon accompagne les agents du secteur public sur ce sujet ?
Du fait de la diversité des populations et de son histoire, notre système de retraite est réputé pour sa complexité, si bien qu’il est compliqué de parler « d’un » régime de retraite. Comme évoqué précédemment, il existe plusieurs régimes différents, gérés par des organismes qui fonctionnent selon une logique d’affiliation professionnelle (salarié du secteur privé, salarié du secteur public, indépendant, etc.).
Ces organismes qui sont des caisses ou des régimes de retraite, disposent de règles de calcul des cotisations et des pensions souvent bien différentes.
Il est à noter que le Service des Retraites de l’État (SRE) qui concerne les agents de l'État intègre, dans un seul régime, le premier et second pilier qui correspondent au régime de base et au régime complémentaire.
Le montant de la pension de retraite d'un agent du secteur public est calculé sur la base du dernier traitement indiciaire brut, détenu depuis au moins 6 mois, à la date de cessation de sa fonction. Ce montant équivaut à un pourcentage, qui est au maximum égal à 75 %.
La rémunération d’un fonctionnaire est l’addition du traitement indiciaire qui correspond à une grille d’échelons et d’indices dans laquelle il va évoluer au fil de sa carrière. À cette rémunération indiciaire, se rajoutent des primes et indemnités liées à l’emploi occupé qui peuvent représenter une part importante de la rémunération (en moyenne 20%). Cette part de la rémunération, qui peut être conséquente, n'est pas totalement prise en compte dans la détermination de la pension de retraite. Dans un exemple assez simple, si la prime correspond à 40% de la rémunération, alors l'agent du secteur public ne recevra, à son départ, que 75% de 60% de ses six derniers mois de rémunération. La perte de revenus est donc forte.
Préfon intervient sur le troisième pilier, dit facultatif.
En effet, dans le secteur privé, les entreprises mettent très souvent en place le Perco (Plan d’épargne pour la retraite collectif), une indemnité de fin de carrière pour aider les salariés à préparer leur retraite. Dans le secteur public, cela n'existe pas. On observe ainsi que le taux de remplacement d'un fonctionnaire, à carrière et rémunération équivalente, est souvent plus faible par rapport à un salarié du secteur privé. Ce phénomène est une nouvelle fois dû aux primes qui ne sont pas prises en compte.
C'est sur ce constat d'injustice que quatre syndicats ont créé, dans les années 60, une caisse de retraite : Préfon. Notre caisse a pour vocation, d’apporter des solutions aux agents du secteur public qui souhaitent, de manière volontaire, se constituer un complément de revenu.
3.Quels sont les conseils pour anticiper et préparer sa retraite ?
La réponse se trouve dans la question, il faut anticiper et préparer. Anticiper en épargnant au plus tôt, même un faible montant (chez Préfon à partir de 19 € par mois). Plus la date de la retraite se rapproche plus, il sera possible d’augmenter son effort d’épargne. Préparer quelques années avant la date de départ, dans l’idéal autour de 50 - 55 ans pour déterminer la date réelle de départ et le montant que l’on va percevoir. Cela permet de déterminer ses ressources et de penser à ses besoins futurs.
Pour cela, nous proposons l'offre "Préfon-Retraite", un régime de retraite supplémentaire à points, qui permet de vous constituer une rente et/ou un capital, qui viendra compléter votre revenu au moment de la retraite. Sa gestion est souple : lors de la phase de cotisation, vous choisissez le montant et le rythme des versements que vous souhaitez. À tout moment, il est possible d’augmenter, de diminuer ou de suspendre ces versements sans frais, ni pénalité. Vous avez la liberté de liquider vos droits au moment du départ à la retraite, sous forme de rente viagère ou bien de capital en une fois ou de manière fractionnée.
Il est également conseillé de préparer sa retraite en s'évitant des charges au moment du départ. Nous recommandons, dans la mesure du possible, de se mettre en situation d’acheter sa résidence principale afin d’éviter de devoir payer un loyer. Pour vous citer un exemple, les militaires étant logés dans le cadre de leur fonction achètent des biens immobiliers à des fins locatives, dans le but de pouvoir s'y loger plus tard.
4.Quelles solutions pour diversifier ses placements ?
Nous avons coutume de dire qu'il existe trois types d'épargne :
- L'épargne de précaution, pour faire face aux imprévus par exemple. Pour cela, le livret est le produit idéal étant mobilisable facilement et sans fiscalité.
- L'épargne dite de "projets". En fonction de votre âge et de votre situation personnelle, vous songez sûrement à vos prochains projets. L'assurance vie est une bonne solution. Cette épargne mensuelle vous permettra, à titre d’exemple, de vous constituer un apport pour acheter votre résidence principale ou encore de financer les études de vos enfants.
- Enfin, l'épargne en vue de la retraite : le PER qui comme son nom l'indique a vocation d’être utilisée au moment du départ en retraite. Elle doit être sanctuarisée et sécurisée. Afin de favoriser cette épargne l’avantage fiscal est important dans le cadre du PER.
Au moment du choix, quelques points d’attention sont à prendre en compte : la fiscalité, la disponibilité et la protection du conjoint ou de la famille, mais aussi la sécurité et le niveau des frais liés à la gestion. À titre d’exemple, la solution du "PER Préfon-Retraite" permet d’assurer qu’en cas de décès prématuré, le conjoint ou la personne désignée touchera un capital correspondant à l’épargne accumulée. Chez Préfon, nous sommes très attentifs à la sécurité et nous avons conçu un PER en points, qui garantit que pour chaque Euro versé, le montant de la rente viagère calculée à 60 ans est connu et ne diminura pas.
5. Peut-on, selon vous, concilier rendement, sécurité et investissement socialement responsable ?
Investir durablement signifie miser sur des entreprises qui portent une attention particulière à leur environnement.
- Le premier sujet de la durabilité est naturellement la dimension environnementale et de la transition énergétique.
- La seconde dimension de la durabilité réside dans le « capital humain » des entreprises illustré par l’attention portée aux équipes, le respect du code de travail, la favorisation de la diversité, etc.
- Enfin, la troisième composante de la durabilité est la transparence et la qualité de gouvernance.
Cette notion d'investissement socialement responsable couple ces trois idées complémentaires : la dimension environnementale, la dimension sociétale et la dimension de gouvernance. Il est donc primordial d'investir auprès d'entreprises qui respectent leurs parties prenantes. Cela apporte une protection supplémentaire à son épargne.
Plusieurs études démontrent que ces investissements, dits ISR, sont plus résistants aux crises financières. Par conséquent, un épargnant qui investit dans des valeurs durables a moins de chance de perdre son investissement.
6. Les jeunes actifs devraient-ils préparer leur retraite dès à présent et de quelle manière ?
L'épargne est un effort bien plus simple à 25-30 ans qu'à 50 ans. Un jeune actif a plusieurs sujets à porter : une famille, des enfants, des projets etc. La retraite doit en faire partie. Connaître l’impact de ses choix de vie et les différentes manières de préparer sa retraite constituent certainement l’un des meilleurs investissements.
À propos de Christian Carrega
Directeur général de la caisse nationale de Prévoyance de la Fonction publique (Préfon) depuis 2009, Christian Carrega était auparavant directeur produits et vente et membre du comité de direction au sein du Crédit social des Fonctionnaires depuis 2004. Il était précédemment directeur BtoC au sein d’Entenial (filiale des AGF, puis du Crédit foncier de France) de 1999 à 2004 après avoir été chef des ventes chez Perspectives patrimoine Groupama, de 1998 à 1999. Il a débuté sa carrière en tant que directeur d’agence puis chef de projets marketing au sein du groupe Paribas, de 1987 à 1998. Christian CARREGA est titulaire d’une maîtrise ès sciences économiques à l’Université d’Aix-Marseille II.