Des mécanismes spécifiques ont été mis en place pour venir en aide aux agents les plus modestes. Ils sont regroupés sous ce qu’on appelle l’action sociale interministérielle.
L’action sociale interministérielle regroupe l’ensemble des prestations individuelles accessibles aux agents de l’Etat, en fonction de leur situation familiale et/ou financière.
Un pouvoir d’achat amputé à de nombreuses reprises dernièrement
Certes, tous les fonctionnaires ne sont pas concernés par la pauvreté. D’une part, le salaire médian s’élevait à 2 411 euros dans la Fonction publique en 2015, soit un niveau bien supérieur au seuil de pauvreté fixé par l’Insee à 1 008 euros mensuels (l’équivalent de 60 % du niveau de vie médian). D’autre part, il ne faut pas oublier les primes représentent près d’un quart (22,6%) du salaire d’un fonctionnaire aujourd’hui. La situation financière de chacun doit donc s’apprécier en prenant en compte l’ensemble des revenus sur une année.
Mais les rémunérations individuelles peuvent masquer des situations plus complexes à l’échelle d’un foyer (conjoint sans emploi, personnes à charge…). De plus, plusieurs mesures sont venues amputer dernièrement le pouvoir d’achat des fonctionnaires : gel du point d’indice, hausse de la contribution sociale généralisée et la compensation partielle de cette augmentation, report des mesures du protocole sur les parcours professionnels… A cela s’ajoute une forme de précarité liée au développement des emplois contractuels, en particulier dans la Fonction publique territoriale. Selon les chiffres de la DGCL, cette dernière compte 356 800 contractuels représentant 18,7% de l’effectif total. C’est le plus gros pourcentage des trois versants de la Fonction publique. 247 700 correspondent à des emplois de catégorie C, dont plus de 70% de femmes. Or, les règles de gestion de carrière et de progression salariale sont plus floues pour les contractuels que pour les agents titulaires. Ce qui peut entraîner une certaine distorsion en matière de rémunérations.
Une action sociale organisée à l’échelon interministériel
L’action sociale interministérielle apporte des solutions face à cette complexité et permet de rétablir l’équité au cœur de l’ADN de la Fonction publique. Ce programme comporte plusieurs champs d’intervention, notamment :
La famille. Divers prestations et services sont prévus pour aider les fonctionnaires à faire face à l’arrivée d’un enfant : réservations de places en crèche, aide à la garde d’enfants de moins de six ans sous forme de chèques emploi service universel…
Le logement. Les fonctionnaires ayant des difficultés à se loger peuvent solliciter une aide à l’installation, réserver un logement interministériel via la Bourse au logement ou faire une demande de logement social locatif.
Les vacances et les loisirs. Des actions spécifiques sont mises en œuvre, avec notamment la possibilité de bénéficier de chèques-vacances, de séjours à tarif préférentiel dans les centres familiaux de vacances et en Gîtes de France, de la prise en charge d’une partie des frais liés à un séjour linguistique pour l’enfant…
De plus, comme la pauvreté apparaît parfois lorsque cesse une période d’activité, l’action sociale interministérielle se poursuit à la retraite. Les retraités de la Fonction publique d’Etat peuvent prétendre à l’aide au maintien à domicile, une aide qui permet de financer des services à la personne mais aussi des travaux d’aménagement du domicile. Les agents à la retraite continuent par ailleurs de profiter des chèques-vacances pour financer un départ en vacances.
Anticiper les situations de pauvreté
Malgré ces mesures spécifiques et dans les cas les plus extrêmes, les situations de pauvreté peuvent conduire au surendettement. Le banquier peut alors être un interlocuteur clé pour faire un inventaire complet des créances qui se cumulent et proposer des solutions adéquates, par exemple le rachat de crédit.
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