Il aura suffi d’une simple balle lancée à mains nues sur un mur pour voir naître le frontball, un sport émergent en pleine expansion. Séduite par la dimension sociale de cette nouvelle discipline, la Banque Française Mutualiste (BFM) soutient désormais le frontball en tant que mécène. Thierry Durand, directeur des Partenariats de la BFM et Jean-Michel Idiart, directeur de Frontball Développement évoquent ensemble les enjeux de leur alliance.

 

Pouvez-vous nous présenter le frontball ?

 

Jean-Michel Idiart : C’est un sport présent sur quatre continents, où deux joueurs s’affrontent en lançant une balle de gomme à mains nues contre un mur. Je suis originaire du Sud-ouest et j’ai fondé cette discipline il y a huit ans en m’inspirant de la pelote basque : le frontball, c’est en quelque sorte de la pelote à mains nues. La discipline a d’ailleurs été rattachée il y a trois ans à la Fédération internationale de pelote basque, qui est reconnue par le Comité international Olympique. Le frontball sera représenté aux prochains Jeux Olympiques de la Jeunesse en octobre prochain à Buenos Aires. Nous sommes fiers de cette reconnaissance institutionnelle pour un sport émergent.

 

Comment le partenariat entre la BFM et l'association Frontball Développement a-t-il débuté, et en quoi consiste-t-il ?

 

Thierry Durand : Nous nous sommes rencontrés par hasard il y a quelques mois lors d’un match de rugby de l’Aviron Bayonnais, dont la BFM est partenaire. J’ai tout de suite été convaincu lorsque Jean-Michel m’a parlé de l’association, parce qu’il était passionné par son projet et que nous partagions les mêmes valeurs. Notre partenariat prend la forme d’un mécénat : la BFM apporte son soutien au développement de l’activité frontball.

 

On évoque souvent la dimension sociale du frontball, pouvez-vous nous en dire plus ?

 

Jean-Michel Idiart : Comme le football, le frontball est un sport à la fois très accessible et peu coûteux, chaque mur étant un espace potentiel de jeu. Cette simplicité nous permet d’être universels. Au Mexique, le gouvernement utilise le frontball comme un outil d’intégration sociale depuis 2010, d’une part pour lutter contre les problèmes de délinquance des jeunes et d’autre part pour réduire l’obésité infantile qui touche le pays. Les jeunes trouvent une reconnaissance individuelle à travers le sport. Nous avons pris en compte cette dimension sociale en créant prioritairement des écoles dans des zones de pauvreté, de conflits, ou des quartiers dits « sensibles » : dans un camp de réfugiés en Palestine, en Argentine, en Afrique du Sud, au Cambodge… Nous développons aussi notre projet dans cinq régions françaises, toujours dans des quartiers sensibles.

 

En quoi le projet de l’association s'inscrit-il dans l'ADN de la BFM ?

 

Thierry Durand : Il est évident qu’un projet sportif basé sur un projet caritatif correspond parfaitement à l’ADN de la BFM. À l’origine, nous n’avons pas vocation à être un sponsor sportif national, mais le frontball véhicule des valeurs de solidarité, d’engagement et de dépassement de soi compatibles avec les nôtres. Nous sommes par ailleurs convaincus que cela peut devenir un sport de masse.

 

Quelles sont les prochaines étapes du partenariat ?

 

Thierry Durand : L’un des principaux axes de notre projet consiste à promouvoir le frontball auprès des agents de la Fonction publique, en particulier dans le secteur pénitentiaire et la police nationale.

 

Si nous avons souhaité soutenir le frontball, c’est aussi parce qu’il s’adresse à notre cible de clientèle à travers les bailleurs sociaux, qui sont en relation quotidienne avec le secteur public territorial. Être présent auprès des collectivités à travers des matchs de frontball organisés dans les quartiers, cela fait sens pour nous.

 

Enfin, nous allons initier un projet d’entreprise pour renforcer la cohésion des équipes de la BFM autour du frontball. À terme, l’idée serait d’organiser un challenge interne : les deux salariés gagnants iraient passer une semaine sur le terrain aux côtés des équipes de l’association Frontball Développement à l’étranger. À l’horizon fin 2019, nous envisageons aussi de créer une école de frontball estampillée « Banque Française Mutualiste » qui ferait partie de la Frontball Académie. Nous allons certainement demander aux collaborateurs de nous proposer eux-mêmes un lieu pour l’école, quelque part dans le monde.

 

Jean-Michel Idiart : Nous sommes vraiment impatients de démarrer ce projet ! Cela serait tout à fait original qu’une nouvelle école soit créée à l’initiative des salariés de l’un de nos mécènes.

Crédit : Frontball 

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