De la production d’énergie renouvelable à la gestion des déchets : tout notre pays se mobilise pour mieux protéger l’environnement. Le récent développement du big data et des smart cities participe à cette dynamique visant à mieux exploiter nos ressources naturelles, de façon plus intelligente, et plus économique.
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Les smart cities ou le défi de la gestion intelligente de l’énergie
Dans le contexte du réchauffement climatique, il est indispensable de repenser notre rapport à la consommation d’énergie. L’émergence des smart cities est un des piliers de cette transition énergétique.
La smart city, ou « ville intelligente », est une ville qui utilise les données numériques pour améliorer le confort des citoyens tout en optimisant les ressources énergétiques. Pour cela, les smart cities possèdent des infrastructures (eau, électricité, gaz, transports, etc.) communicantes et durables, qui devraient se généraliser dans les prochaines années.
Objectif : concilier urbanisation et respect de l’environnement, alors que les villes devraient générer près de 80 % des émissions de gaz à effet de serre en 2050. Aujourd’hui, 25 communes françaises développent déjà des services intelligents, dont Paris, Marseille, Brest, Strasbourg, Valenciennes…
Plus de la moitié d’entre elles pratiquent l’open data, c'est-à-dire l'ouverture des données en temps réel aux citoyens, concernant la disponibilité des transports en commun par exemple.
Des réseaux électriques intelligents
Parmi les autres innovations, plusieurs futures smart cities testent aussi des réseaux d’éclairage public intelligents (smart grids), notamment Chartres. De son côté, Dijon construit un poste de commandement centralisant la gestion de l'énergie, des feux tricolores et des caméras de vidéosurveillance. À Bordeaux, tout un quartier du nord de la ville expérimente un système de maintenance prédictive des équipements des bâtiments publics, de l’éclairage ou encore des bornes de recharge électrique de véhicules, équipées de capteurs pour prévenir les pannes.
Cette petite révolution passe encore souvent inaperçue auprès des citoyens, hormis ceux qui sont déjà équipés de compteurs intelligents, comme Linky. Installé par Enedis dans plus de 3 millions de foyers, ce compteur controversé communique quotidiennement la consommation d’électricité. Une information en temps réel pour inciter les Français à renoncer à leurs habitudes les plus énergivores ou à consommer à des heures où l’énergie est moins chère.
La parole aux citoyens
Les plateformes participatives font partie des autres dispositifs testés dans les villes intelligentes françaises. Ces outils en ligne permettent aux habitants d’exprimer leurs idées ou de signaler une difficulté auprès de la municipalité.
À noter que les collectivités sont largement moteurs du déploiement de ces technologies. Dans la grande majorité des villes intelligentes, la politique smart city est en effet gérée par la métropole ou l’agglomération.
L’info en + Qu’est-ce que le big data ? Le big data signifie littéralement « grosses données ». C’est un concept permettant de recueillir, de lire et d’analyser les données numériques, de plus en plus volumineuses. Le big data permet notamment de stocker un nombre incalculable d’informations au sein d’une base numérique : messages envoyés, signaux GPS, enregistrements des achats en ligne, vidéos publiées… Des géants du Web comme Microsoft, Facebook et Google ont été parmi les premiers à utiliser cette technologie. |
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Comment l’État soutient les énergies vertes
Réchauffement climatique oblige, l’écologie est un véritable enjeu national. Pour favoriser la transition énergétique, l’État encourage activement le développement des énergies renouvelables, aussi appelées énergies vertes.
Une source d’énergie est dite renouvelable lorsqu’elle peut être régénérée en permanence dans la nature. Ces énergies vertes inépuisables sont produites par l’activité du soleil, de l’eau, du vent, de la biomasse et de la géothermie, c’est-à-dire la chaleur issue du sous-sol terrestre. Faibles émettrices de gaz à effet de serre, elles représentent une part toujours plus importante du mix énergétique. Les énergies renouvelables ont ainsi fourni 18,4 % de l'électricité consommée en France en 2017.
C’est un domaine où l’innovation est incessante. Devenue la première source d’énergie renouvelable d’Île-de-France, la géothermie est de plus en plus exploitée dans l’Hexagone. L’éolien prend également de l’ampleur : les chercheurs étudient comment capter les vents en altitude, beaucoup plus puissants qu’au sol. L’hydrogène a lui aussi le vent en poupe. Ce gaz très abondant sur terre peut être converti en électricité ou en chaleur, sans participer à l’effet de serre.
Avantages fiscaux et aides à la filière
Depuis plusieurs années, l’État accompagne le développement des énergies vertes. Les dépenses publiques de soutien au secteur ont ainsi atteint 5,3 milliards d’euros en 2016. Elles incluent des aides financières versées aux industriels qui produisent des énergies renouvelables, comme EDF par exemple, mais aussi des avantages fiscaux pour les particuliers. Ils perçoivent un crédit d’impôt en cas d’installation d’équipements économes en énergie (volets isolants, doubles fenêtres…), et bénéficient d’un taux de TVA réduit pour les travaux destinés à préserver l’environnement.
On peut aussi réduire ses impôts en installant des panneaux solaires chez soi, ou encore en optant pour un fournisseur d'électricité qui s'approvisionne chez des producteurs d'énergies vertes.
Des résultats et un objectif ambitieux
Une politique qui a déjà porté ses fruits : la part des énergies renouvelables dans la consommation d’énergie est passée de 9,2 % en 2005 à 15,7 % en 2016. Avec un objectif ambitieux : atteindre 23 % dès 2020.
Dans l’avenir, l’État devrait renforcer son soutien aux énergies renouvelables thermiques, c’est-à-dire celles qui produisent de la chaleur. Le financement des projets de gaz et de chaleur verte initiés par les collectivités et les entreprises pourrait notamment être renforcé.
L’info en + Gros plan sur les politiques européennes La production d’énergies vertes a bondi de 71 % entre 2005 et 2015 en Europe, soit une augmentation moyenne de 5,5 % par an. Le « Paquet Énergie-Climat pour 2030 » ambitionne désormais de porter la part des énergies renouvelables à 27 % de la consommation finale d’énergie européenne. L’Allemagne reste le plus grand producteur européen d’énergie renouvelable, loin devant l’Italie, la France, l’Espagne et la Suède. Des différences qui s’expliquent en grande partie par les ressources naturelles et les conditions climatiques propres à chaque pays. |
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Recyclage : un défi national
À l’instar de l’Union européenne, la France s’engage en faveur du recyclage. Un domaine où la Fonction publique a un rôle important à jouer, notamment en matière de sensibilisation de la population.
En France, 40 % des déchets ménagers sont recyclés. Si ce chiffre est en nette progression depuis une dizaine d’années, il est encore loin de l’objectif fixé par l’Union européenne, qui prévoit le recyclage de 50 % des déchets ménagers à l’horizon 2020.
Pour y parvenir, l’accent est mis sur les solutions de recyclage innovantes. Le recyclage des mégots est par exemple de plus en plus fréquent, certains procédés permettant de les transformer en plaque d’isolation plastique. Une façon de renforcer l’économie circulaire, pour un nouveau modèle de société basé sur l’optimisation des ressources et la limitation du gaspillage. Au lieu de consommer et de jeter, on recycle les déchets et on réutilise les matières premières issues du recyclage pour fabriquer de nouveaux objets.
La collecte des emballages encore insuffisante
Pour atteindre les objectifs européens, il reste bien sûr de nombreux points à améliorer. En France, le plastique est notamment deux fois moins recyclé que dans le reste de l’Europe. En cause : l’insuffisance de la collecte des emballages. À cela s’ajoute le manque d’usines capables de les trier en amont du recyclage : il en existe seulement 39 en France, ce qui ne permet de traiter qu’un quart des emballages. Le gouvernement a pourtant affiché un objectif de 100 % de plastique recyclé en 2025.
Autre domaine à améliorer : le recyclage des déchets électriques et électroniques, particulièrement polluants. Aujourd’hui, de nombreux industriels ne prennent pas suffisamment en compte le recyclage lors de la conception des appareils. Résultat : certaines matières sont compliquées à recycler, notamment les métaux qui composent les smartphones.
Des partenariats public-privé au service de l’environnement
La progression du traitement des déchets passera aussi par une prise de conscience individuelle des consommateurs et une plus grande sensibilisation des enfants. Les bénéfices du recyclage peuvent être expliqués dès le plus jeune âge par des exemples simples, comme le nombre d’arbres sauvés pour chaque tonne de papier recyclée.
À noter que le secteur de la Fonction publique est souvent mis à contribution pour faire progresser la pratique du recyclage en France. Les communes sont notamment chargées de l’élimination des déchets ménagers, voire parfois des déchets des entreprises de leur territoire. Dans ce cadre, les collectivités organisent régulièrement des actions locales de prévention.
La promotion du recyclage passe également par des partenariats public-privé. Exemple en Occitanie où le Grand Narbonne a signé une convention avec un acteur majeur de l’insertion. Objectif : permettre à l’association d’accéder aux déchetteries locales pour récupérer du matériel informatique, des vélos ou encore des jouets. Tous ces objets trouveront ensuite une seconde vie au cours d’ateliers de recyclage à vocation de réinsertion professionnelle.
Le chiffre à retenir Avec une tonne de papiers triés, on fabrique 800 kg de papier recyclé. |
Source :
https://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/recyclage-en-france-7676.pdf
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