La voiture de demain sera électrique ou ne sera pas ! Mais au-delà, elle sera sûrement partagée entre d’autres conducteurs, grâce notamment à l'explosion des nouvelles technologiques numériques, facilitant le développement de solutions de covoiturage ou de location entre particuliers. Une bonne façon de moins subir l’augmentation continue du coût de possession d’un véhicule particulier !
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3 raisons d’investir (ou pas) dans un véhicule électrique
Moins polluant, moins gourmand mais aussi plus confortable : le moteur électrique est-il l’avenir ? Tout ce qu’il faut savoir sur la voiture électrique pour faire le bon choix.
En 2017, 30 000 véhicules électriques neufs ont été écoulés dans l’Hexagone. Un seuil symbolique atteint grâce à une hausse des ventes de 14 % par rapport à 2016. Pourtant, les voitures électriques ne représentent encore que 1,47 % du parc automobile total(1). Alors, faut-il se laisser tenter ?
#1. Le côté écologique : pas si vert que ça
La première raison de se convertir à la voiture électrique, c’est bien évidemment la réduction de la consommation d’énergie et le faible niveau d’émissions polluantes. Pourtant, la voiture électrique n’est pas toujours aussi verte qu’on le croit. D’abord, il faut considérer l’ensemble du cycle de vie pour pouvoir la comparer à un véhicule thermique. Or, certaines étapes de la construction, comme l’assemblage des batteries, sont très énergivores. De plus, l’électricité n’est pas toujours une énergie propre selon qu’elle provient de centrales nucléaires, à charbon, hydrauliques, solaires… Relativement jeunes, ces technologies doivent encore progresser pour améliorer véritablement leur bilan carbone.
#2. Le côté économique : un investissement à amortir
Les carburants fossiles (essence et diesel) pèsent lourd dans le portefeuille des automobilistes. Rouler à l’électricité est donc l’opportunité de réaliser des économies substantielles. Il faut compter environ 4,50 € pour recharger à plein une batterie de 30 kWh(2). Mais il ne faut pas oublier le coût d’achat du véhicule, sensiblement plus élevé en proportion dans le cas de la voiture électrique. Comptez près de 18 000 €, après déduction du bonus, pour le modèle le plus vendu en Europe. Il est aussi parfois nécessaire de louer sa batterie via un contrat de location : une dépense qui gonfle le budget entretien de 40 € à 80 € par mois.
Dans ces conditions, faut-il encore craquer pour la voiture électrique ? « Le véhicule électrique devient économiquement viable à partir d’un kilométrage quotidien et d’une fréquence d’utilisation permettant d’amortir l’investissement initial », explique l’Ademe(3). Résultat, il faut rouler entre 12 000 km et 30 000 km par an pour que la voiture électrique devienne réellement intéressante.
#3. Le côté pratique : surtout adaptée à la conduite urbaine
La voiture électrique peut aussi se révéler très pratique. Moins de nuisance sonore, la possibilité de se garer et de recharger sa batterie sur les places de stationnement des véhicules en libre-service (ex : Bluecub à Bordeaux) : ce moyen de locomotion permet de rester plus zen. Mais il est davantage adapté à la conduite urbaine. Même si elle progresse rapidement, l’autonomie des modèles électriques est encore limitée. Et les bornes de recharge sont encore trop peu nombreuses, notamment sur les grands axes. Si vous comptez utiliser votre véhicule pour de longs déplacements professionnels ou des vacances en famille, mieux vaut donc privilégier la voiture thermique… ou opter pour une motorisation hybride.
Développement des énergies renouvelables pour produire – massivement – une électricité verte, économies d’échelle et progrès technologiques pour rendre la voiture électrique plus abordable, densification du réseau de bornes : il y a cependant encore beaucoup de chemin à faire avant de passer au tout électrique. Mais ces mutations sont inéluctables : le cabinet Roland Berger estime que la part de la voiture électrique devrait atteindre 30 % en 2030(4). D’autant que les voitures à essences restent une source importante de pollution : le dioxyde d'azote et les particules fines émis par le diesel seraient responsable de près de 400 000 décès prématurés dans l’UE. En attendant, l’hybride continue d’offrir un compromis appréciable.
L’info en + Comment fonctionne un véhicule hybride ? La voiture hybride combine les technologies thermique et électrique. Une batterie récupère l’énergie cinétique lors de la décélération et la réinjecte pour soulager le moteur thermique lors des accélérations. Le moteur électrique peut aussi mouvoir seul le véhicule pendant quelques kilomètres, par exemple lors d’un trajet en ville où les freinages sont plus fréquents. Lorsque la batterie est épuisée, le moteur thermique prend le relais. Il existe aussi des modèles hybrides rechargeables : il est alors possible de faire le plein d’électricité en se branchant sur le secteur. |
Sources :
(3) http://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/avisademe-vehicule-electrique.pdf
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5 réformes qui font mal au portefeuille des automobilistes en 2018
Fiscalité écologique, aides de l’État, sécurité routière : la voiture coûte de plus en plus cher aux Français.
Incitation aux comportements écologiques, sécurité routière, développement du civisme : il y a certes de bonnes raisons aux récentes réformes qui vont impacter les automobilistes. Il n’en reste pas moins qu’un certain nombre d’entre elles vont avoir un coût… loin d’être négligeable selon les cas.
#1. Un malus écologique qui pénalise davantage
Le malus écologique, qui pénalise les véhicules les plus polluants, est revu à la hausse. Depuis le 1er janvier 2018, la taxe commence à 120 grammes de dioxyde de carbone par kilomètre, contre 127 auparavant, pour un véhicule neuf. Le montant du malus maximal augmente de 500 € à 10 500 €. Concernant les véhicules d’occasion, le système de malus est entièrement revisité pour tenir compte de la puissance fiscale et pour atteindre un plus grand nombre de véhicules, notamment les grosses cylindrées hybrides rechargeables.
Après avoir rapporté 347 M€ dans les caisses de l’État en 2017, le malus écologique nouvelle génération devrait ramener en 2018 environ 388 M€(1). Le produit de cette écotaxe doit financer la nouvelle prime à la casse : les ménages les plus modestes recevront 2 000 € s’ils se séparent d’un véhicule essence d’avant 1997 ou diesel d’avant 2006. De quoi accompagner le verdissement du parc automobile français.
#2. Des aides orientées à la baisse
Certaines aides de l’État sont moins généreuses en 2018. La prime à la conversion passe de 4 000 à 2 500 € pour l’achat d’une électrique, et de 2 500 à 1 000 € pour l’achat d’une hybride rechargeable. Le bonus pour les hybrides rechargeables, après avoir diminué au fil des ans, est supprimé. Les voitures électriques continuent de bénéficier d’un coup de pouce à hauteur de 6 000 €.
L’objectif de l’État est de mener une politique incitative pour favoriser la transition vers des véhicules moins polluants, sans mettre le secteur automobile sous perfusion de subventions publiques, avec tous les effets pervers (manque de concurrence, absence d’économies d’échelle…) que cela comporte.
#3. Un contrôle technique plus complet, mais aussi plus cher
Depuis le 20 mai 2018, le contrôle technique se durcit : le nombre de points contrôlés passe de 123 à 133. Parallèlement, une nouvelle liste de défaillances fait son apparition. Jusqu’à présent, seules des défaillances « mineures » ou « majeures » pouvaient être constatées, permettant à l’automobiliste de différer les réparations. Désormais, en cas de défaillance « critique », le véhicule peut être immobilisé. Au total, le nombre de défaillances passe de 453 à 606.
Le non-respect de cette interdiction de circuler en cas de défaillance critique peut entraîner une amende de 135 €. De plus, le nouveau contrôle technique pourrait coûter 15 % à 20 % plus cher(2).
#4. De nouvelles règles pour stationner en ville
La réforme du stationnement payant est entrée en vigueur le 1er janvier 2018. Les villes ont désormais toute latitude pour fixer le montant de leurs contraventions, à condition que l’amende ne dépasse pas le prix de la durée maximale de stationnement. Exit le PV à 17 €, on parle désormais de FPS pour « Forfait Post-Stationnement ».
Le but de cette réforme ? Réduire la fraude, avec de premiers effets dans des villes comme Paris où le taux de paiement spontané est passé de 7 à 17 % au mois de janvier(3). D’après le GART ( Groupement des Autorités Responsable de Transport) organisation qui regroupe des collectivités, ¾ des villes ont fixé un FPS inférieur ou égal à 25 €.
#5. Des taxes qui s’envolent et un carburant toujours plus cher
2018 est aussi l’année de la convergence de la fiscalité du diesel avec celle de l’essence. Alors que la France est sommée par les juridictions européennes de réduire la pollution de l’air, 14 fois plus meurtrière que les accidents de la route(4), l’augmentation de la part des taxes dans le prix des carburants est prévue pour accompagner la décarbonisation des transports routiers.
À la convergence diesel-essence entamée en 2018 s’ajoute la hausse de la fiscalité de l’essence. Au total, le plein coûte cette année environ 4 € de plus aux automobilistes roulant au diesel, et 2 € de plus à ceux roulant à l’essence.(5)
Sources :
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Covoiturage, autopartage, etc. : ces pratiques qui se démocratisent
Les plateformes collaboratives créent de nouveaux usages bien ancrés dans notre quotidien. Les transports sont concernés. De quoi parle-t-on ? Y a-t-il un revers à la médaille ?
Plus d’un tiers (36 %) des Français utilise ou a déjà utilisé une plateforme collaborative(1). Parmi les pratiques les plus répandues, les services offerts par Blablacar, Drivy ou OuiCar : ces sites internet vous permettent de partager un véhicule le temps d’un trajet, ou d’en louer un auprès d’un particulier.
Covoiturage : pour joindre l’utile à l’agréable
En 2015, 11 millions de trajets longue distance ont été réalisés par des covoitureurs(2). Si cette pratique rencontre un tel succès, c’est parce qu’elle permet à des particuliers, le plus souvent par l’intermédiaire d’une plateforme de mise en relation, de partager les frais liés à l’utilisation d’un véhicule (carburant, péage, éventuelle commission de la plateforme…) le temps d’un trajet. Du point de l’assurance, le conducteur doit souscrire au minimum une garantie responsabilité civile pour couvrir les dommages causés à des tiers.
Outre l’argument économique, c’est la dimension écologique qui séduit les utilisateurs. Pourquoi faire route à part lorsqu’on a le même point de départ et la même destination ? Autre atout, le covoiturage offre l’opportunité de faire de nouvelles rencontres et de rendre un trajet plus convivial. De quoi allier l’utile à l’agréable. D’autant que les plateformes spécialisées se perfectionnent, permettant de sélectionner le profil de covoitureur qui vous correspond (non-fumeur, bavard, sans animal de compagnie… ou l’inverse). On peut même décider de ne faire la route qu’entre femmes.
Toutefois, le covoiturage ne fonctionne bien que si chacun fait preuve de civisme. Retards, annulations de dernière minute, comportements désagréables sont à proscrire si vous souhaitez renouveler l’expérience ! Covoitureurs et covoiturés peuvent d’ailleurs laisser des appréciations sur leur(s) compagnon(s) de voyage, consultables avant chaque transaction.
Autopartage : les avantages de la voiture sans les inconvénients
Popularisé par des initiatives telles qu’Autolib’ en région parisienne - aujourd'hui disparu - ou Zipcar dans plusieurs capitales européennes, l’autopartage repose sur la mise en commun d’une flotte de véhicules. Pour pouvoir en louer un, il est nécessaire de souscrire un abonnement d’une durée de quelques heures à plusieurs mois.
Ce système très souple est particulièrement adapté au tissu urbain. D’après l’Ademe (Agence de l’environnement et de maîtrise de l’énergie), l’autopartage remplace 9 voitures personnelles et libère 8 places de stationnement. Non seulement l’autopartage permet d’avoir accès à une voiture en différents points de la ville 24h/24 et 7j/7, mais il décongestionne le trafic(3).
Seul inconvénient, les véhicules partagés subissent régulièrement des dégradations ou sont parfois laissés dans un état de propreté douteux. De plus, l’emplacement des véhicules disponibles dépend des migrations urbaines : il faut donc parfois accepter de marcher jusqu’à la prochaine station !
Location entre particuliers : votre véhicule devient une source de revenus ou d’économies
Autre pratique collaborative en matière de transport qui se démocratise grâce au numérique : la location entre particuliers. Drivy, OuiCar : ces noms vous disent peut-être quelque chose. Ce sont ceux des start-up qui ont contribué à démocratiser le concept dans l’Hexagone. Elles y revendiquent, à elles deux, plus de 60 000 véhicules à louer.(4)
Là encore, il s’agit d’un mode de déplacement qui fait du bien au porte-monnaie. Vous louez un véhicule pour la durée que vous souhaitez, avec les caractéristiques (motorisation, taille, puissance…) qui vous conviennent. De quoi optimiser la facture in fine ! Totalement sûre – les plateformes ont noué des partenariats avec des assureurs de renom pour gérer l’assistance et les sinistres –, la location entre particuliers permet aussi de se faire plaisir en louant un véhicule dont on ne serait pas forcément devenu propriétaire.
En revanche, il faut accepter d’être flexible lorsque vous êtes le loueur : l’heure du rendez-vous pour la restitution du véhicule peut varier en fonction des aléas de la circulation. Il faut aussi accepter de voir son véhicule s’user prématurément en cas de locations répétées.
L’info en + Le covoiturage n’est pas considéré comme une activité professionnelle : il ne doit pas être confondu avec le transport collectif (UberPop, Heetch…). C’est pourquoi les plateformes de covoiturage sont interdites aux professionnels tels que les chauffeurs de VTC ou de taxis. |
Sources :
(2) https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/covoiturage-en-france
(3) http://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/87296_enresume.pdf
Crédit : iStock/monkeybusinessimages