Le président de la République a déclaré la mobilisation des forces armées pour faire face à l’épidémie de Covid-19 lors de son allocution télévisée du 16 mars 2020. Il annonçait dans le même temps le confinement de la population et une série de mesures destinées à enrayer la progression de l’épidémie de Covid-19 sur le territoire national. Sur le terrain sanitaire, les personnels de santé dont la mobilisation est sans précédent, sont en première ligne, ils sont épaulés par les militaires qui occupent une place essentielle dans le dispositif déployé par l’État.
Outre la gendarmerie qui, aux côtés de la police nationale, s’emploie à faire respecter le confinement et l’ordre public, les femmes et les hommes du ministère des Armées multiplient les missions d’assistance aux populations frappées par le virus et les actions destinées à soutenir les efforts des soignants. Le 25 mars 2020, le président de la République a en outre lancé l’opération « Résilience », « opération militaire inédite, dédiée au soutien des services publics et des Français dans les domaines de la santé, de la logistique et de la protection, en métropole et outre-mer ». Le nombre de militaires qui y participent est adapté en fonction des besoins.
Cinq hôpitaux militaires activés
C’est en premier lieu le Service de santé des armées (SSA) qui a été sollicité pour faire face à l’urgence, et ce, dès le déclenchement de l’épidémie sur le sol français. Il constitue le principal dispositif militaire contre la pandémie (voir encadré). Cinq des huit hôpitaux d’instruction des armées (HIA) ont notamment été mobilisés : deux en Ile-de France et trois en régions (Toulon, Marseille et Brest). Ces hôpitaux disposent d’une capacité d’accueil d’une centaine de lits réservés aux patients Covid-19, dont 40 en réanimation. Début avril, les HIA avaient directement pris en charge plus de 6 000 malades du virus, soit 6,7 % du total des patients hospitalisés dans les hôpitaux publics.
Hôpital de campagne et porte-hélicoptères à la rescousse
Parallèlement à sa participation à la prise en charge hospitalière de victimes, l’armée intervient sur plusieurs fronts, où son expertise logistique et médicale vient en soutien des services de santé publique. Ainsi, à Mulhouse, l’armée de terre et les personnels soignants militaires du SSA ont joué un rôle décisif pour désengorger l’hôpital de la ville, en installant en quelques jours un hôpital de campagne équipé de 30 lits de réanimation. Deux porte-hélicoptères médicalisés ont quant à eux mis le cap respectivement vers la zone Réunion-Mayotte et vers les Antilles-Guyane, afin de venir en aide aux équipes hospitalières locales.
Dans le même temps, les forces armées étaient mises à contribution pour transporter par voie aérienne des malades du Grand Est ou d’Ile-de-France vers des hôpitaux moins saturés, en particulier ceux de Marseille, Toulon, Brest, Quimper ou Bordeaux, voire vers des structures de soins transfrontalières, notamment en Suisse et en Allemagne. Par ailleurs, le Tonnerre, porte-hélicoptères amphibie de la Marine nationale abritant le plus grand hôpital embarqué d'Europe, a également permis d’acheminer sur le continent une douzaine de patients ne pouvant recevoir des soins appropriés en Corse.
Lors d’une interview à France Inter le 19 avril, le chef d’état-major des armées, François Lecointre, a précisé que 25% des transferts de patients destinés à délester les hôpitaux du Grand Est ou d’Ile-de-France ont été menées par les moyens militaires.
Pour aller plus loin :
Le dossier de presse consacré à l’opération « Résilience »
https://www.defense.gouv.fr/actualites/operations/operation-resilience
Les missions du Service de santé des armées (SSA)
https://www.defense.gouv.fr/sante/le-ssa/missions/missions
Le projet de loi de finances pour 2020 - Défense : Préparation et emploi des forces