Trois ans après l’accord de Paris, la COP 24 doit préciser les conditions d’application de ce texte majeur et faire progresser les négociations sur les financements versés aux pays qui en ont besoin.
Katowice (Pologne) accueillera en décembre 2018 la prochaine conférence climatique COP 24.
COP est l’abréviation de « conférence des Parties ». Les Parties sont les États signataires de la CCNUCC, la « convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques ». Ce cadre d’action de lutte contre le réchauffement climatique remonte à 1992, année du sommet de la Terre de Rio de Janeiro. Depuis cette date, les Parties ont pris pour habitude de se rencontrer chaque année dans une configuration multilatérale associant également des acteurs non-étatiques (collectivités territoriales, ONG, scientifiques, etc.).
Un enjeu de financement
Autre enjeu, celui des financements. Sécheresse, désertification, difficultés d’accès à l’eau potable, émigration massive : les pays du Sud vont subir de plein fouet les conséquences d’un réchauffement climatique en grande partie dû aux émissions polluantes des pays les plus industrialisés. Les pays du Nord se sont donc engagés à mobiliser 100 milliards de dollars en faveur des pays en développement.
Le Fonds vert pour le climat de l'ONU, qui a reçu une partie des 100 milliards, soutient 74 projets mais les initiatives soutenues sont considérées par les spécialistes comme peu rentables ou incertaines. Quelle répartition opérer entre les différents pays ? Où sont les priorités ? Ces questions seront au centre des négociations climatiques à la COP 24.
Un enjeu de gouvernance
L’accord de Paris a conduit les Parties à prendre des engagements climatiques sur plusieurs années. Tout l’enjeu est désormais d’inventer le « mode d’emploi » qui va permettre, d’une part, d’organiser le pilotage de cet accord et, d’autre part, d’assurer un suivi efficace des engagements. Sans que ce « droit de regard » de la communauté internationale sur la politique environnementale des différents pays ne soit perçu comme un abandon de souveraineté.
Un enjeu de temporalité
Au-delà des défis financiers et diplomatiques que représente la COP 24, il va falloir arrêter un calendrier à la fois réaliste et conforme aux objectifs fixés dans l’accord de Paris qui prévoit de contenir d'ici à 2100 le réchauffement climatique en-deçà de 2°C voire 1,5°C par rapport aux niveaux préindustriels.
Un récent rapport du Giec, les experts climat de l'ONU, est venu rappeler l’urgence de la situation. Pour rester sous 1,5°C de réchauffement, il faudrait ainsi que les émissions de CO2 diminuent rapidement et dans des proportions considérables (-45% d'ici 2030 par rapport à leur niveau de 2010).