Le terme « conditions de travail » regroupe aussi bien les horaires que la pénibilité ou les relations hiérarchiques. La Fonction publique met en œuvre diverses actions permettant d’assurer la conciliation des conditions de travail des agents, et de la qualité du service public. Ces thématiques seront au cœur de la réforme annoncée pour 2024.

Sommaire

 

  • État des lieux des conditions de travail des agents publics
  • Programme Fonction Publique + : Renforcer l’attractivité de la Fonction publique, et améliorer les conditions de travail des agents
  • Renouvellement de la convention de partenariat entre la DGAFP et l’Anac

 

 

État des lieux des conditions de travail des agents publics

La Direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP) a mené une consultation auprès de 130 000 agents de la Fonction publique sur leurs conditions de travail en 2019. Les résultats, intitulés Point STAT, ont été présentés en janvier 2023. 

Cet état des lieux portait sur 6 thématiques : 

  • Contraintes de rythme
  • Pénibilité
  • Horaires
  • Sentiment d’utilité au travail
  • Relations au travail
  • Autonomie et marges de manœuvre possibles dans le cadre de la mission de l’agent. 

32% des agents publics ont déclaré être exposés aux contraintes physiques. Cela concerne 54% des agents de la Fonction publique hospitalière, 34% dans la Fonction publique territoriale et 21% dans la Fonction publique d’État. 

35% des hommes et 26% des femmes déclarent travailler plus de 40 heures par semaine. Ce cas de figure est le plus fréquent dans la Fonction publique d’État (46% des hommes, 33% des femmes). La Fonction publique hospitalière est la plus exposée aux contraintes horaires. Six agents sur dix déclarent travailler le dimanche ou avoir des horaires atypiques, même occasionnellement. Un sur quatre ne bénéficie pas de 48 heures consécutives de repos. 

24% des agents de la Fonction publique d’État, et 23% des agents territoriaux, déclarent se sentir inutiles dans leur emploi, contre seulement 15% des agents hospitaliers. Près de 4 fonctionnaires sur 10 confient ne pas avoir la fierté du travail bien fait. 

Un quart des agents disent ressentir des tensions avec leurs supérieurs hiérarchiques ou leurs collègues. Ce ressenti est proche pour les femmes et les hommes. En revanche, il est moins présent chez les agents de moins de 30 ans. Parmi les fonctionnaires en contact direct avec le public, un sur deux se plaint de vivre des situations de tension. 

L’étude de la DGAFP fait état d’un manque de reconnaissance accru dans la Fonction publique. À l’affirmation « Vu tous mes efforts, je reçois le respect et l’estime que mérite mon travail », 10% des agents disent n’être « pas du tout d’accord », et 27% « pas d’accord ». Ainsi, 37% des fonctionnaires soulignent un manque de reconnaissance. C’est 5 points de plus qu’en 2013. 

 

Fonction Publique + : améliorer l’attractivité de la Fonction publique et les conditions de travail des agents

Fort de ce constat, Stanislas Guérini, ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, a initié le chantier Fonction Publique + en février 2023. Celui-ci s’inscrit dans le cadre du plan pour l’attractivité de la Fonction publique. L’objectif vise à définir des engagements destinés aux employeurs publics en vue d’améliorer le quotidien de leurs agents. 

Ces engagements s’organisent autour de 6 axes : 

  • Pratiques managériales
  • Santé au travail 
  • Outils et espaces de travail
  • Ressources humaines 
  • Égalité professionnelle 
  • Logement des agents. 

 

 

Le ministère a lancé une grande consultation en ligne le 20 juin 2023. Les agents des trois versants de la Fonction publique étaient invités à répondre à 30 questions relatives à leurs conditions de travail. 110 253 agents y ont participé. 

La consultation a permis de mettre en lumière certaines de leurs attentes. Ainsi, 72,6% des répondants, toutes catégories confondues, se disent intéressés par une réorganisation de leur temps de travail, et notamment par la mise en place de la semaine de quatre jours. En matière de télétravail, les agents demandent davantage de moyens pour pouvoir travailler à distance. 48% des répondants pouvant télétravailler soulignent l’importance d’une meilleure prise en charge des coûts liés au télétravail. 45% aimeraient bénéficier de meilleurs outils numériques. 

Les agents publics ne sont globalement pas satisfaits des espaces de travail mis à leur disposition. 55% souhaiteraient profiter d’espaces de convivialité, et 53% d’espaces de repos. Un quart des répondants placent en première position la nécessité de disposer d’espaces pour pouvoir s’isoler. 

Alors que la Plan Santé suit son cours, les principales préoccupations des agents publics en ce domaine sont l’épuisement professionnel (27,3%), les risques psychosociaux (23%), et la santé mentale (17%). 

Enfin, un répondant sur deux dit vouloir effectuer une mobilité ou une reconversion. Près de trois quarts de ces agents souhaitent le faire au sein de la Fonction publique. 
 
Les réponses et les propositions recueillies vont permettre d’affiner les six engagements du programme Fonction Publique +. Le ministère a déclaré que « l’ensemble des résultats feront l’objet de mesures réglementaires ou législatives, notamment dans le cadre du projet de loi en cours de préparation ». Le gouvernement finalise, en effet, la prochaine réforme de la Fonction publique, qui contiendra des mesures liées aux rémunérations et aux parcours de carrière des agents. Le texte devrait être présenté en conseil des ministres au second semestre 2024. 

 

Renouvellement de la convention de partenariat entre la DGAFP et l’Anact


Le 9 février 2024, la DGAFP et l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact) ont renouvelé pour trois ans leur convention de partenariat pour l’amélioration des conditions de travail et la promotion de la qualité de vie au travail (QVT) dans le secteur public pour la période 2024-2027. La convention renforce la coopération entre les deux institutions. Elle vise à mutualiser les connaissances et les pratiques. La DGAFP s’appuie sur les travaux et recommandations de l’Anact pour accompagner les employeurs publics sur les thématiques liées aux conditions de travail et à la qualité de vie au travail des agents. 

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