Après une première augmentation de leurs salaires au 1er septembre, les personnels de santé des hôpitaux et des Ehpad publics touchent désormais la seconde partie de la revalorisation promise après le Ségur de la santé. Ce dernier avait été convoqué dans la foulée de la première vague de malades de la Covid-19.
Une augmentation de 183 euros net au total pour le personnel non médical
Cette revalorisation de salaire devait être effective le 1er mars 2021. Elle est la suite d’une des mesures les plus attendues du Ségur de la santé. À partir du 1er décembre, les personnels des hôpitaux et des Ehpad publics vont gagner 90 euros de plus net chaque mois. Il s’agit de la seconde partie de la revalorisation des rémunérations prévue par cette vaste concertation qui s’est déroulée à la fin du premier semestre. Initialement prévue pour mars 2021, cette nouvelle augmentation a été avancée pour répondre à la promesse du Premier ministre Jean Castex de la verser “avant la fin de l’année". Une décision prise au moment où les hôpitaux et leurs effectifs, déjà fortement sollicités depuis le début de l’année, s’apprêtaient à faire face à la deuxième vague de malades touchés par la Covid-19.
Les infirmiers, aides-soignants, sages-femmes, manipulateurs-radio, secrétaires médicaux des Ehpad et établissements de santé publics sont concernés. Ils gagnent désormais 183 euros net de plus chaque mois. La première partie de la revalorisation de 93 euros avait été appliquée au 1er septembre dernier.
Selon le ministère de la Santé, cette mesure concerne au total près 1,8 million de personnes.
Les médecins et étudiants en médecine concernés
Les médecins de l’hôpital public n’ont pas été oubliés. La deuxième partie de la revalorisation de l'Indemnité d'Engagement de Service Public Exclusif (IESPE) est également avancée au 1er décembre. Elle était d’abord prévue, elle aussi, pour le 1er mars 2021. Après une première revalorisation de 493 euros à 700 euro bruts mensuels au 1er septembre 2020, la seconde étape de 700 à 1 010 euros brut mensuels est désormais effective. Cette mesure concerne plus de 100 000 médecins.
Les internes de médecine ont aussi vu leur salaire revu à la hausse. Depuis le mois de novembre, et selon l’année de formation, la rémunération des jeunes patriciens a augmenté de 116 à 163 euros brut par mois. Ainsi, les médecins en première année d’internat sont désormais rémunérés au SMIC horaire. Dans le cadre du Ségur de la santé, ils ont également obtenu une hausse de 25% des indemnités de gardes. Elles s’élèvent désormais à 149 euros brut pour les gardes de semaine et 163 euros brut pour les gardes de week-end et jours fériés. Enfin, l’indemnité d’hébergement pour les étudiants effectuant leur stage dans un territoire sous-dense (déserts médicaux) est passée de 200 à 300 euros brut par mois.
Du côté des externes, la rémunération a également évolué depuis le 1er septembre. Ainsi, un étudiant en 4e année de médecine a vu son indemnité doublée à 260 euros brut par mois. En 5e année, celle-ci est passée de 250 à 320 € brut par mois. Enfin, elle est désormais 390 euros contre 280 précédemment pour les 6e année.
Comme pour les internes, les étudiants en médecine ont désormais droit à une indemnité forfaitaire d'hébergement de 150 euros brut par mois en cas de stages ambulatoires en zone sous tensions
Le Ségur de la santé a réuni le gouvernement, les partenaires sociaux et acteurs divers du monde de la santé. Cette grande concertation s’est déroulée de fin mai à fin juin. Elle avait pour but de définir des objectifs pour améliorer le quotidien des soignants et l’accueil des malades à l’hôpital. Si les discussions ont permis un accord sur les salaires, 33 mesures visant à accélérer la transformation du système de santé ont également été annoncées (rénovation des hôpitaux, création de 4 000 lits, embauche de 15 000 personnes…). D’autres mesures sont encore attendues, d’autant que de nombreux employés des hôpitaux n’ont pas été concernés par ces hausses de salaires notamment ceux travaillant dans les Services de Soins des Infirmiers À Domicile (SSIAD) ou les structures médico-sociales.
Pour aller plus loin