La Banque Française Mutualiste a publié fin 2017, puis le 22 mars dernier, les deux premières vagues du Baromètre des services publics, réalisé par l’institut de sondage Odoxa, en partenariat avec l’Obs et France Inter. Loin des stéréotypes, ce jugement global et détaillé des Français sur les services publics révèle une opinion très positive envers les fonctionnaires de notre pays, y compris à l’international, mais qui se dégrade progressivement. Emmanuelle Barré, Directrice Marketing et Communication de la Banque Française Mutualiste (BFM) revient sur cette enquête menée auprès de 1 000 fonctionnaires et de 1 000 Français.
Pourquoi la BFM a-t-elle souhaité réaliser ce baromètre des services publics ?
Nous avons deux objectifs en commandant ces enquêtes : d’une part, approfondir notre connaissance des agents du service public dans le but d’asseoir notre légitimité vis-à-vis d’eux, et d’autre part renforcer la notoriété de la Banque Française Mutualiste auprès du grand public. Nous voulons comprendre l’opinion réelle des Français sur leurs fonctionnaires en dehors des idées reçues, parce que nous sentons un décalage entre la perception que les agents ont de leur image et la réalité.
Nous avons donc voulu en avoir le cœur net en mettant en place un sondage sur plusieurs vagues : L’objectif visé est d’interroger en miroir des fonctionnaires et des Français sur des thèmes assez larges liés à la perception du service public en général et à son actualité. Cette méthodologie d’interrogation croisée n’avait jamais été faite auparavant.
Quels sont les principaux enseignements que l’on peut tirer des premières vagues ?
Les résultats de ces sondages ont permis de mettre en lumière une réalité méconnue : la large satisfaction des Français à l’égard de leur secteur public. Il y a six mois, plus de 65 % des sondés estimaient en effet que la France était l’un des pays Européens disposant du meilleur service public. Mais attention, ce constat s’est dégradé car ils ne sont plus que 40 % au dernier sondage.
L’autre grand enseignement de ce baromètre, c’est combien les agents du service public peuvent se sentir – à tort – mal aimés : 59 % d’entre eux pensent refléter une mauvaise image auprès de leurs concitoyens (ils étaient 63 % fin 2017), alors qu’au contraire 68 % des Français en ont une bonne opinion. Pleinement conscients des stéréotypes qu’ils véhiculent, les fonctionnaires avaient été les premiers surpris des résultats.
Plus récemment enfin, nous avons soulevé que même si les Français se déclarent plutôt favorables aux principaux axes de la réforme gouvernementale (contrairement aux agents du secteur public), ils sont pourtant une majorité à soutenir la journée de mobilisation du 22 mars ! Quel paradoxe !
Comment ce baromètre peut-il faire évoluer la relation entre agents du service public et usagers ?
Nous souhaitons que ces sondages contribuent à réduire cette fracture entre la perception des agents du secteur public et le sentiment des Français. Ces résultats devraient aider les fonctionnaires à retrouver de la confiance en eux : ils savent désormais que les usagers considèrent qu’ils font bien leur métier.
Nous allons poursuivre ces enquêtes avec deux nouveaux baromètres qui seront publiés cette année sur d’autres sujets, pour continuer d’apporter un regard nouveau sur les fonctionnaires. Nous avons aussi d’autres projets originaux pour casser les clichés sur les agents du secteur public que nous vous présenterons très bientôt…