La propreté constitue une des missions importantes confiées aux villes. Les municipalités emploient un grand nombre d’agents publics pour rendre ce service indispensable au confort et à la santé des citoyens. Si ces agents de la Fonction publique passent souvent inaperçus, la crise sanitaire a mis en lumière leur rôle clef pour la collectivité.
Des ambassadeurs de la propreté
La propreté est un service cher aux citoyens même s’il passe inaperçu lorsqu’il est correctement pris en charge. Dans les petites ou les grandes agglomérations, les communes organisent le nettoyage et l’entretien des espaces publics pour garantir un maximum de confort et d’hygiène aux habitants. En effet, en France, cette mission relève principalement de la responsabilité de la municipalité. Celle-ci assure le nettoyage régulier de la voie publique ou lors d’évènements exceptionnels et la mise à disposition des usagers des poubelles de rue. Par ailleurs, elles organisent la collecte des déchets et la récupération des objets dits « encombrants ».
Des ambassadeurs de la propreté au service de tous
Ces nombreuses missions supposent d’employer un grand de nombre d’agents, à la fois pour les organiser et les planifier, mais surtout du personnel de terrain dont l’importance de la mission justifie le qualificatif « d’ambassadeurs de la propreté ». Ces agents constituent des maillons indispensables pour assurer la propreté des villes au quotidien. Leur nombre varie selon la taille des agglomérations et les décisions prises par les collectivités, mais aussi en fonction du volume de déchets à traiter. Une ville comme Paris reçoit un très grand nombre de touristes dont les déchets s’ajoutent à ceux des habitants. Il est alors nécessaire d’assurer plusieurs passages dans la journée. À titre d’exemple les corbeilles de rue sont vidées entre 1 et 3 fois par jour dans la capitale. Dès lors, 5 000 agents sont nécessaires pour assurer le ramassage des poubelles, le nettoyage des rues et la collecte des déchets. De son côté, la ville de Grenoble fait intervenir, uniquement pour le nettoyage des rues, 225 agents publics.
Les intervenants dans les métiers du nettoyage au sens large
Selon l’étude « Les métiers du nettoyage : quels types d’emploi, quelles conditions de travail ? » publiée par la Dares (Études et statistiques - Ministère du travail) en septembre 2019, en France, les professionnels des métiers du nettoyage sont traditionnellement plutôt des femmes en fin de carrière et avec peu de qualification. Cependant, pour les agents de la Fonction publique, où sont notamment employés les éboueurs ou le personnel d’entretien des bâtiments, on retrouve plutôt des hommes. Cependant, ils n’exercent pas les mêmes métiers que les femmes. Ainsi, 28% des hommes sont nettoyeurs (contre 15% des femmes) et 27% sont des agents de service (pour 12% de femmes).
Le profil des agents publics intervenant sur les actions de nettoyage pourrait évoluer avec l’emphase mise sur l’environnement et la revalorisation de ces métiers. Pour faire connaître ces missions souvent dévalorisées, des éboueurs ont créé une association « Collectif Ripeurs ». Celle-ci permet de valoriser le métier et de collecter de l’argent pour venir en aide aux enfants malades.
Une mission de service public valorisée
Les agents de la Fonction publique en charge de la propreté passent souvent inaperçus. Cependant, ils ont été mis sous le feu des projecteurs lors de la crise sanitaire liée au Covid-19. En effet, ils ont fait partie des travailleurs dont l’activité s’est poursuivie de manière identique, malgré la période de confinement. Ils ont continué à assurer leur service dans un contexte difficile car l’accumulation de déchets est encore plus préjudiciable à la santé publique en contexte de pandémie. Au-delà du simple fait de sortir et de croiser d’autres individus éventuellement porteurs de la maladie, ils étaient directement exposés au virus via, notamment, les ordures ménagères comportant, par exemple, des masques ou mouchoirs usagers.
De nombreux citoyens ont salué ces agents lorsqu’ils les croisaient dans la rue pour les remercier de leur engagement sans faille. Des reportages dans les médias (radio, télévision, presse) les ont aussi mis en lumière. Un reportage diffusé sur France 3 Côte d’Azur illustre parfaitement cette reconnaissance de nos concitoyens : https://www.facebook.com/france3cotedazur/videos/covid-19-il-affiche-ce-message-sur-ses-poubelles-pour-remercier-les-%C3%A9boueurs/536742960578910/
Une mobilisation générale pour la propreté
Les acteurs publics ne sont pas les seuls à se mobiliser. Une ville comme Auxerre, par exemple, possède une trentaine d’agents municipaux dédiés à la propreté mais elle délègue aussi certaines prestations à des sociétés privées spécialisées notamment dans la gestion des déchets. En effet, les agglomérations peuvent confier ces missions à un prestataire du secteur privé, voire constituer des régies pour les mutualiser.
Au-delà de ces actions de nettoyage et d’entretien, les acteurs publics locaux ont pour objectif de responsabiliser les citoyens et les entreprises en les encourageant notamment au recyclage pour lutter contre le réchauffement climatique. Certaines villes, comme Marseille ou Muret (en Haute-Garonne) ont, par exemple, mis en place des missions entrant dans le cadre du service civique consistant à aller à la rencontre de la population pour la sensibiliser à la gestion de leurs déchets et aux gestes civiques. Les jeunes citoyens se mobilisent à la fois pour améliorer le bien-être au quotidien des populations et pour protéger l’environnement.
De nombreux métiers se développent autour de ces sujets. Des associations, comme Le Relais, se proposent, par exemple, de récupérer dans des containers des vêtements pour les donner aux plus nécessiteux, des réseaux citoyens de quartiers se mettent en place... Les citoyens, ont désormais pris conscience de l’importance des missions assurées par les agents publics et qui, en ayant aussi un comportement exemplaire, œuvrent pour une ville plus propre.
Pour aller plus loin