Les plateformes collaboratives créent de nouveaux usages bien ancrés dans notre quotidien. Les transports sont concernés. De quoi parle-t-on ? Y a-t-il un revers à la médaille ?

Plus d’un tiers (36 %) des Français utilise ou a déjà utilisé une plateforme collaborative(1). Parmi les pratiques les plus répandues, les services offerts par Blablacar, Drivy ou OuiCar : ces sites internet vous permettent de partager un véhicule le temps d’un trajet, ou d’en louer un auprès d’un particulier.

 

Covoiturage : pour joindre l’utile à l’agréable

En 2015, 11 millions de trajets longue distance ont été réalisés par des covoitureurs(2). Si cette pratique rencontre un tel succès, c’est parce qu’elle permet à des particuliers, le plus souvent par l’intermédiaire d’une plateforme de mise en relation, de partager les frais liés à l’utilisation d’un véhicule (carburant, péage, éventuelle commission de la plateforme…) le temps d’un trajet. Du point de l’assurance, le conducteur doit souscrire au minimum une garantie responsabilité civile pour couvrir les dommages causés à des tiers.

Outre l’argument économique, c’est la dimension écologique qui séduit les utilisateurs. Pourquoi faire route à part lorsqu’on a le même point de départ et la même destination ? Autre atout, le covoiturage offre l’opportunité de faire de nouvelles rencontres et de rendre un trajet plus convivial. De quoi allier l’utile à l’agréable. D’autant que les plateformes spécialisées se perfectionnent, permettant de sélectionner le profil de covoitureur qui vous correspond (non-fumeur, bavard, sans animal de compagnie… ou l’inverse). On peut même décider de ne faire la route qu’entre femmes.

Toutefois, le covoiturage ne fonctionne bien que si chacun fait preuve de civisme. Retards, annulations de dernière minute, comportements désagréables sont à proscrire si vous souhaitez renouveler l’expérience ! Covoitureurs et covoiturés peuvent d’ailleurs laisser des appréciations sur leur(s) compagnon(s) de voyage, consultables avant chaque transaction.

 

Autopartage : les avantages de la voiture sans les inconvénients

Popularisé par des initiatives telles qu’Autolib’ en région parisienne - aujourd'hui disparu - ou Zipcar dans plusieurs capitales européennes, l’autopartage repose sur la mise en commun d’une flotte de véhicules. Pour pouvoir en louer un, il est nécessaire de souscrire un abonnement d’une durée de quelques heures à plusieurs mois.

Ce système très souple est particulièrement adapté au tissu urbain. D’après l’Ademe (Agence de l’environnement et de maîtrise de l’énergie), l’autopartage remplace 9 voitures personnelles et libère 8 places de stationnement. Non seulement l’autopartage permet d’avoir accès à une voiture en différents points de la ville 24h/24 et 7j/7, mais il décongestionne le trafic(3).

Seul inconvénient, les véhicules partagés subissent régulièrement des dégradations ou sont parfois laissés dans un état de propreté douteux. De plus, l’emplacement des véhicules disponibles dépend des migrations urbaines : il faut donc parfois accepter de marcher jusqu’à la prochaine station !

 

Location entre particuliers : votre véhicule devient une source de revenus ou d’économies

Autre pratique collaborative en matière de transport qui se démocratise grâce au numérique : la location entre particuliers. Drivy, OuiCar : ces noms vous disent peut-être quelque chose. Ce sont ceux des start-up qui ont contribué à démocratiser le concept dans l’Hexagone. Elles y revendiquent, à elles deux, plus de 60 000 véhicules à louer.(4)

Là encore, il s’agit d’un mode de déplacement qui fait du bien au porte-monnaie. Vous louez un véhicule pour la durée que vous souhaitez, avec les caractéristiques (motorisation, taille, puissance…) qui vous conviennent. De quoi optimiser la facture in fine ! Totalement sûre – les plateformes ont noué des partenariats avec des assureurs de renom pour gérer l’assistance et les sinistres –, la location entre particuliers permet aussi de se faire plaisir en louant un véhicule dont on ne serait pas forcément devenu propriétaire.

En revanche, il faut accepter d’être flexible lorsque vous êtes le loueur : l’heure du rendez-vous pour la restitution du véhicule peut varier en fonction des aléas de la circulation. Il faut aussi accepter de voir son véhicule s’user prématurément en cas de locations répétées.

 

L’info en +

Le covoiturage n’est pas considéré comme une activité professionnelle : il ne doit pas être confondu avec le transport collectif (UberPop, Heetch…). C’est pourquoi les plateformes de covoiturage sont interdites aux professionnels tels que les chauffeurs de VTC ou de taxis.

 

Sources :

(1) http://www.europarl.europa.eu/news/fr/headlines/economy/20170428STO72971/infographie-le-poids-de-l-economie-du-partage-dans-l-union-europeenne

(2) https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/covoiturage-en-france

(3) http://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/87296_enresume.pdf

(4) https://www.lesechos.fr/04/01/2017/LesEchos/22354-077-ECH_la-location-de-voitures-entre-particuliers-poursuit-son-essor.htm

Crédit : iStock/monkeybusinessimages

Voir aussi