Si les enfants des maternelles ne sont pas obligés de porter un masque, les mesures sanitaires à appliquer dans les établissements scolaires ont un impact sur les objectifs pédagogiques. En effet, la manipulation d’objets et la proximité avec les autres participent à leur apprentissage. Dès lors, le corps enseignant est confronté chaque jour à un véritable casse-tête et tente de pratiquer au mieux sa mission.

 

Des recommandations spécifiques dans les écoles

Les contraintes sanitaires sont de plus en plus importantes dans l’ensemble des secteurs d’activité et dans les métropoles. Pourtant, depuis la rentrée de septembre 2020, les mesures ont été allégées pour les plus jeunes élèves. En effet, tous les spécialistes de la santé en conviennent dorénavant : les enfants semblent moins exposés à la Covid-19 et peu contaminants. Il convenait donc de limiter le cadre pesant sur les écoles après la période de confinement.

La rentrée a été marquée par des fermetures de classes et par une certaine cacophonie sur la manière d’agir en cas de contamination. Cependant, les règles ont été précisées par le ministère de l’éducation nationale le 22 septembre dernier. L’objectif étant de maintenir le plus possible les enseignements. Seuls les enfants de plus de 11 ans sont tenus au port du masque à l’école. En revanche, ce dernier reste obligatoire pour tous les agents ou intervenants dans les établissements scolaires : enseignants, agents de service, personnel de ménage…

 

Le dernier protocole sanitaire dans toutes les écoles en cas de contamination

Lorsqu’un enfant est confirmé positif à la Covid-19 dans une classe, celle-ci pourra désormais continuer de se tenir normalement. Les autres élèves de la classe ne seront plus considérés comme des cas contacts à risque, tout comme les personnels s’ils portent un masque grand public de catégorie 1. Dorénavant, trois cas confirmés parmi les élèves d’une même classe sont nécessaires pour imposer la fermeture de la classe.

Un élève identifié comme un « contact à risque » doit rester à son domicile. Il peut revenir à l’école 7 jours après le dernier contact avec le cas confirmé et il n’est plus obligatoire de réaliser un test, si l’enfant ne présente pas de symptôme. En revanche, s’il en présente, le retour à l’école se fait uniquement si les parents attestent par écrit avoir consulté un médecin sans prescription de test par ce dernier. Quelle que soit la situation, un enfant fiévreux ne sera pas accepté à l’école.

 

Apprendre à distance et sans manipuler, un challenge à surmonter

L’objectif du Gouvernement en matière d’éducation est clair : les enfants doivent pouvoir accéder à l’éducation pour éviter de creuser les inégalités sociales. Dans les premières années, l’apprentissage est notamment porté par l’acquisition des fondamentaux du langage. Pour les faciliter, depuis la rentrée, des aménagements ont été accordés aux écoles de maternelle pour privilégier les objectifs pédagogiques. Par exemple, les classes ne sont plus divisées, les enfants peuvent jouer ensemble, il n’est plus nécessaire de respecter la distance de 4 mètres carrés par élève ou d’éviter les jeux de ballon pendant la récréation. En effet, au printemps, et compte-tenu des contraintes, de nombreux parents avaient renoncé à mettre leurs enfants à l’école.

« Deux ou trois demi-journées par semaine, les enfants assis sans bouger et ne devant toucher à rien, l’école s’apparentait plus à une punition », témoigne Marie dont le fils n’était pas allé à l’école au printemps dernier.

Cependant, les adultes peuvent être contaminés par les enfants. Cela crée une réelle difficulté en particulier pour les personnels à risque et pour les plus âgés. Dans les maternelles, il est relativement difficile de maintenir une distanciation physique avec les enfants. Entre 2 et 6 ans, ils ont une tendance naturelle à se rapprocher des adultes. Par ailleurs, les enseignants doivent souvent leur tenir la main pour leur apprendre à faire certains gestes, à manipuler un crayon et à former des lettres au moment de l’apprentissage de l’écriture.

Les élèves en maternelle s’appuient beaucoup sur les sons, l’articulation et le mouvement des lèvres pour améliorer leur prononciation et acquérir du vocabulaire. Les enseignants eux-mêmes doivent mettre l’accent sur la prononciation, parler lentement et distinctement et peuvent être gênés par le port du masque. Pour les aider, ils devraient être progressivement équipés, selon le ministère, d’une nouvelle catégorie de masques appelés « inclusifs ». Ceux-ci permettant de visualiser la bouche grâce à leur transparence. Cependant, la production n’est pas encore au rendez-vous pour des masques tout juste homologués.

 

Moins d'échanges entre les familles et l’école

Indépendamment des consignes pédagogiques, les enfants ne peuvent plus apporter d’objets de leur domicile. Les doudous, vêtements de rechange sont donc désormais prohibés, comme les échanges ou prêts de livres et autres jeux. Cette disposition se heurte avec certains objectifs pédagogiques. En effet, les enseignants prêtent régulièrement des livres aux enfants, notamment aux plus démunis. Ils peuvent, par exemple, choisir un livre le vendredi à regarder, feuilleter, lire avec leurs parents le week-end pour se familiariser avec la lecture. Ces changements d’habitudes ont pu créer de l’anxiété chez certains enfants et les enseignants ont joué un rôle d’accompagnement important.

Toutes les actions favorisant la socialisation et les apprentissages ne peuvent plus être pratiquées et ont dû être remplacées par d’autres dispositions. Les enseignants ont dû développer de nouveaux outils pédagogiques en utilisant notamment des ordinateurs. Dès le plus jeune âge, les enfants ont ainsi pu se familiariser avec les nouvelles technologies et surtout développer une certaine autonomie. Certaines écoles ont, par exemple, permis aux enfants de poster en ligne des dessins, les enfants peuvent alors s’inspirer les uns des autres et développer ainsi leur imagination. Les enseignants peuvent aussi de cette façon leurs faire illustrer des histoires lues en classe et s’assurer de leur bonne compréhension. Ces évolutions témoignent de la créativité du corps enseignants et permettent aux enfants de progresser dans ce contexte difficile.

 

Pour aller plus loin 

https://www.bfm.fr/parlons-public/vos-histoires/fonctionnaires-des-metiers-passions/nora-la-passion-de-l-enseignement

https://www.bfm.fr/parlons-public/actualites/heureux-et-fiers

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