Fiscalité écologique, aides de l’État, sécurité routière : la voiture coûte de plus en plus cher aux Français.
Incitation aux comportements écologiques, sécurité routière, développement du civisme : il y a certes de bonnes raisons aux récentes réformes qui vont impacter les automobilistes. Il n’en reste pas moins qu’un certain nombre d’entre elles vont avoir un coût… loin d’être négligeable selon les cas.
#1. Un malus écologique qui pénalise davantage
Le malus écologique, qui pénalise les véhicules les plus polluants, est revu à la hausse. Depuis le 1er janvier 2018, la taxe commence à 120 grammes de dioxyde de carbone par kilomètre, contre 127 auparavant, pour un véhicule neuf. Le montant du malus maximal augmente de 500 € à 10 500 €. Concernant les véhicules d’occasion, le système de malus est entièrement revisité pour tenir compte de la puissance fiscale et pour atteindre un plus grand nombre de véhicules, notamment les grosses cylindrées hybrides rechargeables.
Après avoir rapporté 347 M€ dans les caisses de l’État en 2017, le malus écologique nouvelle génération devrait ramener en 2018 environ 388 M€(1). Le produit de cette écotaxe doit financer la nouvelle prime à la casse : les ménages les plus modestes recevront 2 000 € s’ils se séparent d’un véhicule essence d’avant 1997 ou diesel d’avant 2006. De quoi accompagner le verdissement du parc automobile français.
#2. Des aides orientées à la baisse
Certaines aides de l’État sont moins généreuses en 2018. La prime à la conversion passe de 4 000 à 2 500 € pour l’achat d’une électrique, et de 2 500 à 1 000 € pour l’achat d’une hybride rechargeable. Le bonus pour les hybrides rechargeables, après avoir diminué au fil des ans, est supprimé. Les voitures électriques continuent de bénéficier d’un coup de pouce à hauteur de 6 000 €.
L’objectif de l’État est de mener une politique incitative pour favoriser la transition vers des véhicules moins polluants, sans mettre le secteur automobile sous perfusion de subventions publiques, avec tous les effets pervers (manque de concurrence, absence d’économies d’échelle…) que cela comporte.
#3. Un contrôle technique plus complet, mais aussi plus cher
Depuis le 20 mai 2018, le contrôle technique se durcit : le nombre de points contrôlés passe de 123 à 133. Parallèlement, une nouvelle liste de défaillances fait son apparition. Jusqu’à présent, seules des défaillances « mineures » ou « majeures » pouvaient être constatées, permettant à l’automobiliste de différer les réparations. Désormais, en cas de défaillance « critique », le véhicule peut être immobilisé. Au total, le nombre de défaillances passe de 453 à 606.
Le non-respect de cette interdiction de circuler en cas de défaillance critique peut entraîner une amende de 135 €. De plus, le nouveau contrôle technique pourrait coûter 15 % à 20 % plus cher(2).
#4. De nouvelles règles pour stationner en ville
La réforme du stationnement payant est entrée en vigueur le 1er janvier 2018. Les villes ont désormais toute latitude pour fixer le montant de leurs contraventions, à condition que l’amende ne dépasse pas le prix de la durée maximale de stationnement. Exit le PV à 17 €, on parle désormais de FPS pour « Forfait Post-Stationnement ».
Le but de cette réforme ? Réduire la fraude, avec de premiers effets dans des villes comme Paris où le taux de paiement spontané est passé de 7 à 17 % au mois de janvier(3). D’après le GART ( Groupement des Autorités Responsable de Transport) organisation qui regroupe des collectivités, ¾ des villes ont fixé un FPS inférieur ou égal à 25 €.
#5. Des taxes qui s’envolent et un carburant toujours plus cher
2018 est aussi l’année de la convergence de la fiscalité du diesel avec celle de l’essence. Alors que la France est sommée par les juridictions européennes de réduire la pollution de l’air, 14 fois plus meurtrière que les accidents de la route(4), l’augmentation de la part des taxes dans le prix des carburants est prévue pour accompagner la décarbonisation des transports routiers.
À la convergence diesel-essence entamée en 2018 s’ajoute la hausse de la fiscalité de l’essence. Au total, le plein coûte cette année environ 4 € de plus aux automobilistes roulant au diesel, et 2 € de plus à ceux roulant à l’essence.(5)
Sources :
Crédit : iStock/milehightraveler